Et si on mangeait mieux ?

A Remiremont, LE MAGASIN

A Remiremont, rue de la Joncherie, un magasin de producteurs. Ils sont 10 associés permanents et 40 fournisseurs situés dans les Vosges ou au bord des Vosges… Toutes et tous motivés à vous proposer des produits de qualité aux meilleurs prix. Des Femmes et des Hommes producteurs, éleveurs, maraichers, apiculteurs et j’en oublie passionnés dans leurs missions.

10 producteurs, maraichers, éleveurs…
Les vendeuses du Magasin à Remiremont, rue de la Joncherie

10 Portrait de producteurs

La Boite à Fromages
La Damotte
La ferme de Chozel
GAEC Chassard et Brice
Ferme Girmontoise
Ferme David Maurice
Ferme du Viel étang
Le Pondoir Stéphanois
Le Gaec du Vacceux
Le Gaec du Vacceux
Ferme Vlaemyng

Réflexions autour de notre assiette… # Episode 1

Au début de l’histoire, la nature, le paysan, le producteur et au bout de ce circuit court, (jamais assez court pour certain), le consommateur et notre assiette, à la maison ou au restaurant, à la cantine. On sait toutes et tous que nos vies et notre santé dépendent de notre alimentation, et cette alimentation dépend de la qualité de l’agriculture. Le cercle se doit d’ être vertueux et si toutes les conditions sont réunies, alors, le résultat final est à la hauteur de la mission. Rencontre avec les acteurs de l’histoire et pour commencer, un chef cuisinier , Franck Lapôtre.

Linda et Franck, pizzeria du château à Saulxures. Le bon plan gastro !

« Si tu veux du quinoa t’as pas le choix« . Le ton est donné et la discussion prend directement le chemin d’une sagesse mise en péril. Un café partagé sur le bord d’une table à la fin du service pour en discuter. Franck pèse ses mots, toujours le sourire aux lèvres. A l’arrière, des bruits de cuisine. La vraie vie d’un restaurant à 14 h.

« Je me souviens des premières tomates d’Espagne, des premières bananes qui débarquaient vertes à Rungis et terminaient leur voyage dans une mûrisserie. 40, 50 années plus tard, la démarche est entrée dans les mœurs et les habitudes alimentaires. Il y a même pire maintenant, des fruits et légumes qui poussent hors sol sans terre ni soleil. Il y a sûrement une version animale du concept…On n’est pas là pour dénoncer, mais c’est facile à vérifier…

A l’époque et en même temps le tourisme explose avec internet qui nous rapporte l’exotisme et les fruits et légumes exotiques. Ca y est, même nos frigos sont mondialisés, voir connectés. Alors que le facteur n° 1 de la qualité, c’est la saisonnalité, que ce soit par le goût et la texture, on est bien d’accord.

Le monde a rétréci par le biais de l’aéronautique, on ne parlait pas alors de ce « bilan carbone ». Le maître mot était alors « créativité » Sans limite, y compris géographiques. Il suffit de lever les yeux. Les avions laissent des traces dans le ciel et nous y sommes parfois assis confortablement. Tous coupables…

La tendance était aux haricots verts croquants, aux pois mange-tout, les restaurants ont voulu faire des haricots verts et pois frais toute l’année, une production s’est développée au Kenya, on retrouve toujours ces produits 365 jours par an sur les étals des supermarchés. Cette mode fut suivie par d’autres cuisines nouvelles, comme par exemple la cuisine fusion qui s’est développée au rythme des retours de vacances exotiques. Il convenait d’être créatif à tout prix pour figurer dans le Gault & Millau. Aujourd’hui les chefs sont revenus à des pratiques plus vertueuses, insufflant ainsi la nouvelle tendance du cycle court. En somme, une nouvelle cuisine, comme avant !

D’autres nouvelles modes de cuisines virent le jour. Les viande exotiques de kangourou ou d’autruche pour ne citer qu’elles donnèrent de l’imagination aux cuisiniers voyageurs. Les viandes exotiques furent un épiphénomène, n’ayant heureusement pas rencontré le succès escompté … ou quand la méfiance chauvine vol au secours du bon sens paysan.

La nouvelle cuisine fut un phénomène de mode initié par les Bocuses, Guérard, à la fin des années 70, suivie par les Gagnaires, Robuchon, Loiseau et d’autres dans les années 80. Le postulat de départ était louable, il convenait de se montrer créatif, en allégeant et dépoussiérant les recettes du répertoire culinaire d’Auguste Escoffier. Un exemple parmi d’autres à remettre dans le contexte, Il y a 40 ans …

Cette nouvelle cuisine créative était née, ou la frontière entre le sublime et le ridicule était tellement mince que plus personne ne savait où elle se trouvait. Dans les années 2000, une démarche vertueuse n’était pas forcément récompensée, pas contre qu’aujourd’hui c’est l’Argument n°1

Une cuisine « fusion » peut nous faire voyager sans bouger, car une cuisine exotique peut être faite avec un produit local, c’est juste du savoir-faire et des épices finalement.

Pourquoi juste cuisiner quand on peut cuisiner juste. La qualité, c’est la saisonnalité, que ce soit par le goût, la texture, mais également le prix. A mijoter et réfléchir « 

Les modes alimentaires comme le végétarisme sont-elles l’avenir, la solution ou juste une mode, de plus? Et que dire des insectes ? Les paysans déboutés et dégoutés, ruinés du traditionnel élèveront peut-être des grillons ? Méfions-nous des effets de mode.

Véronique Bastien, maraichère à Monthureux. Les Jardins du Pervis

Les groupements de producteurs éclosent un peu partout et sur des formats différents. Tantôt groupés ou en direct sur leurs exploitations avec de petits magasins. Les clients, qu’ils soient particuliers ou professionnels ont pris l’habitude des grosses plateformes, seront-ils capable de butiner sur des petits étalages dispersés sur un territoire? Ou, faut-il que les producteurs se regroupent et proposent des gros formats adaptés? Les grandes surfaces et les hypermarchés risquent encore d’être bien présentes et jouent déjà la carte du bio et du circuit court. La phrase à la mode.

Mon ami cuisinier, lui, aimerait pouvoir se fournir en direct sur des produits de qualité et de saison sans faire des kms. Ses clients aimeraient consommer de bons produits bien travaillés sans se ruiner. Les particuliers aimeraient manger saint toute l’année aux meilleurs prix. Les paysans aimeraient vivrent décemment de leur travail. Les paysages aimeraient ressembler à des campagnes agricoles typiques, bucoliques respectant la biodiversité. Et pas forcement à des suites de champs immenses et intensifs, des terrains de jeux ou des lotissements de résidences secondaires. Et moi, photographe et gourmand je voudrais le beurre, l’argent du beurre et le n° de téléphone de la crémière.

Mais pas loin c’est quoi, quand la capitale de la Slovénie est moins loin que Brest ? Bien sûr que le coût rentre en ligne de compte, que ce soit aussi bien pour les producteurs que pour les clients. C’est même souvent un des principaux argument…

Un potager bucolique du coté de Thiéfosse.

Je change de table et me retourne du coté des producteurs, des paysans, maraichers, fromagers, éleveurs et fournisseurs. Les « pas loin » qui sont les acteurs principaux de notre histoire.

Donc, pas loin de nous, de l’autre coté du col du Bonhomme un groupement de producteurs sous forme de magasin, fait référence. Le Cellier des Montagnes. Il a été créé en 1987 autour de 6 producteurs de la vallée, faisant du magasin l’un des pionniers à explorer ce modèle. Le groupe s’est renouvelé partiellement, mais s’est surtout élargi. Au fur et à mesure des années, la part de producteurs en Agriculture Biologique s’est elle aussi accrue. Assez rapidement, les murs initiaux ont semblé être bien étroits, mais il a fallu attendre 2013 pour que se concrétise enfin la construction du nouveau Cellier. Aujourd’hui, le groupe est composé de 21 fermes, 13 membres et de 8 dépôts-vente. Pour la plupart, le Cellier est le cœur même de toute l’activité de la ferme et dans certains cas a même donné purement et simplement la possibilité à un jeune de démarrer un projet agricole.

Emilie Pierrevelcin , fromagère à La Poutroie, fille de Hubert, un des fondateur du Cellier des Montagnes

Retour d’expériences, Emilie Pierrevelcin. Fromagère à la ferme familiale. La Poutroie (Ht Rhin)

« Je me rends compte que j’ai de la chance que mon père ait pris cette direction en 1987 et qu’il m’ait transmis une ferme viable et de son vivant. A l’époque c’était vraiment des précurseurs. L’idée, était de proposer une alternative aux supermarchés, car ensemble on est plus fort, et ils avaient bien raison. Ce magasin ça représente au moins 40% de nos ventes. On a la chance d’être dans une vallée où une bonne partie de la population est déjà convaincue que bien manger c’est avant tout acheter des produits locaux et de saison. Le fait de savoir exactement ce qu’on achète et à qui c’est aussi très important. Il y a toujours au minimum un producteur de service au magasin qui peut répondre à toutes les questions que les gens se posent. C’est important pour moi de faire de la vente directe parce qu’on maîtrise ce qu’on fait du début à la fin. C’est notre produit et il n’y a aucun intermédiaire. On est content de pouvoir présenter notre travail et nos produits au consommateur. Il n’ y a pas de triche, c’est rassurant. Ça demande plus de temps et de compétences de maîtriser toutes les étapes mais le travail est plus varié, enrichissant, et on apprend tout le temps. C’est important aussi de se former régulièrement pour ne pas se laisser dépasser« 

« Nous sommes dans une région touristique, c’est donc plus facile aussi d’écouler notre production. On est toujours un peu fier de voir que des gens rencontrés au marché le lundi qui repartent avec le coffre rempli de produits fermiers locaux achetés au magasin de producteurs plutôt qu’avec des cigognes en peluche fabriquées en Chine… Ca commence à se répandre ailleurs et c’est tant mieux. C’est vraiment important parce que cela permet aux agriculteurs de devenir plus indépendants et de ne ne plus dépendre complètement de différents intermédiaires (laiteries, abattoirs, supermarchés) et de fixer des prix justes pour eux et le consommateur »

Des AMAP (association pour le maintien de l’agriculture paysanne) fleurissent un peu partout ou comme la Camionnette des Fermiers qui propose de regrouper et de distribuer des produits le plus possible vertueux. 

La camionnette des Fermiers © Michel LAURENT
Hélène Claudel, La Camionnette des Fermiers

Et si en fait tout était là, juste sous notre nez depuis le début ? Tellement logique et naturel en fait. Mais on s’est fait aveugler par tant de miroirs aux alouettes qu’on en a oublié l’essentiel… Le retour aux sources s’impose !

Travail de la vigne en biodynamie Alsace Domaine François Schmitt.

Manger, c’est déjà et surtout du plaisir. Une belle assiette de bons produits préparés par de bons cuisiniers ou « chez soi » avec des créations faites « maison », nous garantissent une alimentation saine. A l’inverse d’une alimentation industrielle consommée sans plaisir ne peut que nous rendre malheureux et mal nourrit. Notre mission, si nous l’acceptons.

La mission !

5 fruits et légumes par jours que martèlent les biens pensants de l’alimentation. Et comme tout est bon pour un slogan de communication, tant pis si il faut les récolter tout autour de la terre pour en arriver là ! Bienvenue dans la mondialisation et le grand n’importe quoi alimentaire. C’est là que le terme « Fruits et légumes de saison » prend tout son sens… et que dire de la viande !

Le pire est à venir, soyons vigilants…

Cela parait tellement énorme que l’on pourrait croire à une fake news et pourtant c’est bien la réalité… Le plus gros élevage de porc au monde ! On se souvient des fermes de 1000 vaches

Dans les Vosges, et comme encore dans beaucoup de fermes en France, heureusement il y a encore des élevages « raisonnables ». 50 cochons élevés sur de la paille comme ici à la ferme Girmontaise. Girmont Val d’Ajol

Les Icônes !

Le lard et le Munster pour le massif des Vosges, chaque terroir à ses propres icônes gastronomiques. Toutes ces régions rassemblées sur une carte, cela nous fait un grand pays de gourmandes et de gourmands qu’il faut absolument préserver. Bon appétit !

Une vache vosgienne
Elevage de cochon au grand air
Un peu d’humour.
« T’aimes mieux ton père ou ta mère ?« 
Le Munster. Fromage AOP

Au prochain épisode, on vous parlera un peu plus de fromages, de fromagères de boucherie, de boulangerie … A bientôt

Merci à Emilie, Charlotte, Linda, Franck… Et les autres

Profession Charpentier

DECOBOIS Chalets, Saulxures sur Moselotte

Implantée à Saulxures sur Moselotte, l’entreprise DECOBOIS propose une gamme de chalets de style  » Alpage » Elle s’est imposée dans les Vosges sur un type de construction haut de gamme, obligeant à des prestations de qualité tant au niveau des matériaux utilisés que des réalisations. Mais et surtout, construire une maison, c’est avant tout une aventure humaine.

Par tous les temps…

Ma démarche de photographe d’entreprise est avant tout de mettre en lumière le travail des femmes et des hommes sur le terrain, dans leurs missions de tous les jours et par tous les temps. Construire une maison étant surtout une aventure humaine, c’est le savoir faire et la passion de chacun qui accompagnent le process de réalisation, car l’ histoire de la construction d’une maison est parfois longue et semée d’embuches, la passion l’emporte parfois sur la raison. En tant que photographe je m’en tiens à ma mission, tel qu’elle m’a été définie par l’entreprise DECOBOIS, à savoir raconter l’histoire des charpentiers sur l’aventure de cette maison où j’ai rencontré et côtoyé des hommes courageux et fiers de leur métier, un métier difficile et exigeant. Les remarques à la marge, s’il y en a, n’engagent que ceux qui les font. Au final, une maison chalet qui traversera le temps, des emplois de qualité et qualifiés qui font la fierté et l’honneur d’une région tout entière. L’ utilisation de matériaux bois valorisés, ce qui n’est pas rien. En ce qui me concerne, un reportage photos qui saura, je l’espère, mettre en lumière le travail de ces charpentiers.

Réalisation d'une pièce de charpente
Taille et montage d’une pièce maitresse. Une croix de St André de 2 tonnes.
Vision aérienne du projet qui nécessite 2 grues
Profession charpentier
Réunion de chantier

Joël, Joël Couchouron…

Pour moi, il est comme un grand frère, mais, il faut dire maintenant, il était. Mais un photographe ne disparaît jamais vraiment, ses photos vont traverser le temps, Joël laisse tellement de livres et de photographies derrière lui. Il est et sera le grand témoin de notre région.

Un beau texte de Vianney Huguenot

Cultivateur d’images

Souvent dépeint comme le photographe des vieux métiers et des paysans de la montagne vosgienne, Joël Couchouron s’en est allé le 17 septembre, « sur la pointe des pieds, comme pour ne pas déranger, comme il avait mené sa carrière magnifique », dit son ami, le conteur et humoriste Claude Vanony.

Dans le monde des photographes et capteurs d’images, particulièrement celui des Vosgiens, la nouvelle du départ de Joël Couchouron rappelle le fracas et le coup de tonnerre. Le départ brutal de leur pair, et un peu père, laisse un vide considérable que le temps et la beauté sincère de ses photographies tenteront de combler. En témoigne cette saisissante effusion de mots tendres, d’amis, relations et anonymes, sur la page Facebook de l’artiste. De l’artisan, plus précisément, car Joël Couchouron préférait qu’on le présente ainsi, comme un signe d’appartenance loyale à la corporation des travailleurs traditionnels et manuels. Son confrère, ami et voisin de Sapois, le photographe animalier Vincent Munier, le nommait parfois « le Curtis vosgien ». Joël Couchouron, effectivement, avec les montagnards vosgiens, posait un regard d’ethnologue, de la même manière qu’Edward Sheriff Curtis, photographe et ethnologue américain, l’avait fait avec les Amérindiens. La connexion Couchouron-Curtis établit un parallèle intéressant entre les indiens d’Amérique et les paysans des Vosges et soulève le questionnement de la disparition programmée (certes dans des conditions et contextes différents) de ces originaires et façonneurs de cultures. La relation de Joël Couchouron avec ses « sujets » (avec de gros guillemets autour de sujets) ne tenait pas seulement, ni prioritairement, de l’ethnologie, il existait simplement entre l’un et les autres une complicité, une amitié et un respect. Autre de ces amis photographes vosgiens, Michel Laurent souligne « la technique Couchouron, l’affût sans se cacher » : « Joël me racontait sa façon si particulière d’aborder ses portraits de paysans… si courtoise et bienveillante, avant que ce mot à la mode n’existe. Je le cite : « Je faisais toujours ainsi lorsque je voulais faire des photos d’un paysan. Je passais en vélo et je prenais du temps pour discuter, une première fois et sans mon appareil photo, et puis je revenais avec l’appareil, mais sans m’en servir. Et puis seulement si la personne était d’accord, je revenais une troisième fois pour réaliser mon reportage ». De tous ses reportages sont nés des amis, des copains, des complices ». Également « sous le choc », le réalisateur de films et documentaires Jacques Cuny insiste sur « l’émotion au contact de ses images et de ses textes » et l’humanité du personnage. Quant à Claude Vanony, il se souvient de ses débuts, « autodidacte, quand il parcourait la montagne vosgienne avec la simplicité qui le caractérisait, allant presque timidement chez les anciens des hauts. Il était la gentillesse même ». On aurait tort d’abréger les sentiments de Joël Couchouron en une seule nostalgie, il se montrait davantage observateur soucieux du temps qui passe (trop vite). Rien de ringard dans le regard ou l’action : il pratiquait, non sans s’émouvoir du souvenir de son vieil Instamatic, les nouvelles techniques de photographie et technologies de la communication fugitive et de la commercialisation virtuelle. Mais le temps long et la patience, malgré les bouleversements du monde, demeurèrent complices de Joël Couchouron. Une connivence silencieuse, rappelée par l’auteur et photographe alsacien Michel Friz, qui ne connaissait Joël Couchouron qu’à travers ses photos : « Un jour, j’ai découvert une de ses photos dans une ferme-auberge. Il s’agissait d’un portrait de paysan, accroché au mur de la salle à manger. Ce visage moustachu, buriné, couvert d’un feutre déformé, m’invitait du regard à m’asseoir en face de lui et à entamer la conversation ! Je crois que ce cliché symbolise assez bien la vision du monde qu’avait Joël Couchouron. On la retrouve tout au long de son œuvre. Il savait à chaque instant mettre en lumière les hommes et leur terroir en créant un lien profond, sincère et bienveillant. Un témoignage précieux qui, à défaut, d’arrêter la course du temps, avait la vertu de le ralentir ». Et souvent de le fixer en noir et blanc et le graver en lettres d’or. Vianney Huguenot

HORS TEXTE

Paysages et pays sages

Né à Sapois en 1951, Joël Couchouron reste sa vie durant dans ce village vosgien au cœur d’un triangle porteur de l’identité montagnarde des Vosges, Gérardmer-Remiremont-La Bresse. Il y était heureux, ça se lisait sur son visage quand on le rencontrait mais il y était resté en partie par contrainte : « Quand je suis revenu de l’armée, mon père n’était plus là, il a fallu que je m’occupe de la famille, j’étais le seul qui ramenait une paie à la maison. S’installer à Sapois, c’était quasi obligatoire. Mais je ne regrette rien, c’est ce qui pouvait m’arriver de mieux ». Il poursuit ainsi une enfance et une jeunesse largement consacrées au travail : « On avait des parents qui nous faisaient travailler, surtout mon père qui n’aimait pas nous voir ne rien faire. Mais en même temps, on était les enfants les plus gâtés. Il nous construisait des voitures à pédales et tous les gamins du village nous regardaient envieux. On était vraiment des enfants gâtés mais au prix de beaucoup de travail ». Le souvenir de son enfance révèle aussi, comme une image qui apparaît dans le bac fixateur, les ravages de la déshumanisation de notre société, même rurale : « Je ne connais pas aujourd’hui la moitié des gens de Sapois alors qu’avant on se connaissait tous ». La photographie, selon Joël Couchouron, représentait aussi le moyen de garder le contact, positivement, avec l’avant, à travers des gens, des gestes, des paysages, « des pays sages », disait-il. V.H.

Vianney Huguenot

Journaliste, chroniqueur, présentateur, auteur

5 rue des vignes 57950 Montigny-lès-Metz

07.88.93.66.75

vianney.huguenot@gmail.com

Les Vieilles plaques !

Belle histoire que celle des vieilles plaques de verre de Clovis Reichert.

Comme souvent, c’est par hasard que les choses et les actes se font. Clovis Reichert était photographe à Saulxures au début du siècle d’avant. Son studio était à l’extérieur et à l’arrière de sa boutique, il photographiait les gens, les familles, les soldats qui partaient au front pendant la première guerre, et ceux qui revenaient. Puis, les années et le siècle sont passés et ces plaques de verre qui étaient les négatifs de l’époque se sont endormies au grenier. Une autre guerre puis un incendie passèrent sur la vieille maison et presque 100 ans plus tard elle fut vendue. Un ami antiquaire eu la mission de débarrasser les lieux et découvrit des caisses en bois couvertes de poussière. Elles contenait 1800 plaques de verre en parfait état, tout le patrimoine photographique de Clovis Reichert. Heureusement que cet antiquaire eu la présence d’esprit de m’appeler sans quoi tout ça partait aux oubliettes et surtout, à la déchèterie. J’ai même eu la chance de vivre quelques années dans cette maison et de retrouver les vestiges de cet ancien temps. Chemin faisant et vu l’ampleur de la découverte, j’en ai fait don au archives départementale qui ce sont chargées de numériser et d’archiver en lieux sûr ce trésor.

La photo c’est la vie ! C’est ma vie…

La drone altitude !

Prendre de la hauteur !

Elle est presque loin l’ époque des sorties de photos aériennes, en Cessna porte ouvertes un pied sur le hauban et en argentique bien sur… Maintenant c’est presque facile mais ça change la vie.

Attention de ne pas en abuser, car nous sommes pas des oiseaux et le regard qu’on doit garder de nos paysage, c’est surtout à pied qu’il faut le pratiquer.

Il n’empêche que les drones ont donné un regard diffèrent et maintenant, il est presque incontournable d’avoir ce petit jouet dans son sac photo, entre une caméra vidéo et un enregistreur audio !

Le Cessna de l’aéroclub d’Epinal,
ou le tétras de chez Humbert sur le petit Aérodrome de Ramonchamp !
Machais dans les années 2000
Le Hohneck, années 2000
Le Tétras de nos jours pendant les travaux. Suivi de chantier. Groupe Livio
Domaine de Tarbouriech, Marseillan. Reportage Linvosges
Reportage à l’ ouest des Vosges pour la Chambre d’Agriculture. Moisson 2022
Un mariage…
Col d’Oderen
Le cœur de scolyte. Reportage filière bois
Les « jolis chalets » Barbey Serroux
Muriel et Sara. Communication La Haut & Spas à Ventron
Reportage forêt
Scierie Germain Mougenot
Auberge des Séglière, Grenoble
Prise de vue entreprise. Les Zelles La Bresse
Chasseuse cueilleuse

Les Milles étangs.

La forêt, le bois et les Hommes…

Maison de La Bresse du 9/09/ au 5/11/2023, en compagnie de Francis Cuny L’histoire continue.

Réflexion triste d’un baladeur des forêts…

D’un bout à l’autre de la filière c’est discutable. Parfois exemplaire mais parfois mauvais. Il n’y a pas besoin d’être ingénieur pour s’en rendre compte. La monoculture évidement que c’est mauvais et pas que pour les forêts. Imposer des essences d’arbres à des horizons sur 70 ans c’est de la science fiction. Les coupes à blanc, c’est une blague. Des scieries monstrueuses qui avalent 100 grumiers par jour c’est comme les fermes de 1000 vaches. C’est n’importe quoi et ça tue toutes les petites scieries ou les petites fermes. Il faut adapter la scierie à la forêt et non l’inverse…. Il faut adapter notre consommation à la forêt et non l’inverse. Nos sociétés sont orientés vers le productivisme. Consommer et produire toujours plus, comme si c’était une évidence incontournable. La seule et unique solution possible…

Les Coupes rases…

Les grosses scieries correspondent au model économique actuel. Elles sont à l’image de nos sociétés, une sorte d’agriculture intensive de la forêt. Nous autres consommateurs par notre mode de vie contribuons à cette situation …

©Michel Laurent

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Exposition en cours…

L’exposition fait son chemin, j’ai le plaisir de vous annoncer qu’elle sera cet été au Lido à Gérardmer. Le restaurant bistronomique du bout du lac.

Michel LAURENT Photographe. 1723 rte de l’envers du Rupt de Bamont 88290 Saulxures sur Moselotte. Tél 06.89.25.84.66 – l.michel@wanadoo.fr

Infos contact Michel Laurent

FACEBOOKLINKEDINSite webWIKIPEDIA

Exposition à Gerardmer Eté 2023 – Le Lido

Le Lido, un établissement incontournable sur Gérardmer.

Mon vieux sapin

Futaie régulière ou irrégulière, choisir son camp ?

La phrase clé: Il faut adapter la scierie à la forêt et non l’inverse… Une futaie régulière d’épicéas ou en monoculture = biodiversité altérée, sols et paysages dégradés. La porte ouverte au maladies tel que le scolyte. Système de plantation utilisé uniquement pour son rendement à court terme. A contrario, une fûtée irrégulière offre un étagement d’arbres de composition et d’âge différents. Avantages : coupes rases inutiles ; forêt toujours couverte et accueillante ; érosion limitée ; épidémies végétales minimisées. Avec la fûtée irrégulière, la forêt, mélangée, retrouve une certaine naturalité et conserve sa biodiversité. Les plans de reboisement qui arrivent au lendemain des coupes à blanc ne vont pas du tout en ce sens. La vision forestière des donneurs d’ordres sont celles de champs de maïs … dicté par l’industrie. Ne nous voilons pas la face … Le système de futée irrégulière fonctionne très bien et devient rentable à long terme à condition d’adapter la scierie à la forêt.

Mourir au milieu des siens

Monoculture d’épicéa

Chasseuse cueilleuse

Xylolab à Epinal du 12 Avril au 30 mai 2023

Il faut aimer les arbres…

Nids de corneilles toute en haut des grands arbre du parc de la Pépinière à Nancy

Les grands Douglas…

A deux pas d’Epinal, une énigme. Des forestiers ont volontairement laissé vivre un bosquet de Douglas. Ils sont beaux grand et fiers. C’était une bonne idée. C’est devenu un lieu de balade et de contemplation. Les grands douglas » de la F.C. d’Epinal ne sont certainement pas les plus hauts et plus gros de France. Si on est loin des champions , l’ensemble qu’ils forment bien serrés, donne à l’endroit, la magie nécessaire à vous transporter dans un monde imaginaire enivrant. Le spectacle est saisissant à chaque saison, et quelque soit le temps, il varie jouant avec les couleurs et la luminosité du moment. Nord-Américain d’origine, c’est un immigré qui a servi et sert encore beaucoup au reboisement forestier. Il a été introduit en Europe dès 1827 par le botaniste David Douglas, et en France à partir de 1842. Ceux ci localisés en bordure de la parcelle 29, ont été plantés en 1880. Le sentier qui démarre aux pieds  de ces 8 géants vous mène, une cinquantaine de m plus loin au 9 ème douglas, qui est le plus imposant avec 1,52 m de diamètre.  Etant isolé et donc manquant de concurrence, il demeure le plus petit en hauteur (44 m).

Mono et Culture sont sur un bateau !

Non ce n’est pas au Brésil ou en Roumanie, c’est dans le Morvan et dans le Limousin mais aussi dans les Vosges ! La monoculture, les coupes rases… L’industrialisation systématique de la forêt. Une phrase que j’aime « Si on plante c’est qu’on s’est planté »

Pour une fois, le bois travaillé autour d’un beau projet. « Hêtre une planche »

Comment raconter de façon, un brin humoristique, le destin d’une planche de hêtre. Au départ un projet vertueux, produire et fabriquer en circuit court des planches de dégustation de gastronomie. Un arbre coupé dans la région, une scierie en Hautes Saône, un artisan menuisier à Liezey, et pour le coup, un boucher traiteur de La Bresse. Mes deux complices Sara et Muriel pour porter la vidéo et le paysage vosgien comme décor… Silence on tourne ! La vidéo fut présentée au SIHRA de Lyon. Et l’entreprise à l’initiative du projet : ARD’TIME

Tout y est raconté, expliqué avec bienveillance.

Un joli film qui explique le monde de nos forêts et les défauts de nous, les hommes…

La Chasseuse cueilleuse, le cri silencieux…

Egérie d’ une cause qui me porte et m’anime depuis longtemps, la Forêt sauvage et la sauvegarde de la biodiversité. Née d’une rencontre improbable et furtive, la jeune femme a tout de suite endossé le costume et sut traduire mon message. La séance photo fut improvisée dans une clairière, avec comme seul décor un feu fumant quelques branches et des peaux de bêtes comme seuls vêtements ou couchage. Les photographies de ce reportages furent décriées à leurs débuts, puis le message fit son chemin. Le cris silencieux de cette femme interpelle aujourd’hui, cette chasseuse cueilleuse est au centre de l’expo. La forêt est en danger, la nature est en danger, elles souffrent, les femmes souffrent également. Merci C. de ton implication et bon vent à cette expo…

Exposition au Quai Alpha à Epinal

Vernissage le 22 novembre. Le Quai, n’est pas une salle d’exposition mais plutôt un lieux de rencontre, une ruche, un incubateur, une communauté. Cela me convient parfaitement. Après quelques déboires, un passage assez discret à l’ ECSP de Cornimont, je peux enfin présenter cette exposition qui se veut militante, itinérante et évolutive. Merci à l’équipe d‘ »Alpha » de m’accueillir.

Juste à coté de la gare à Epinal

Retour d’expérience…

Il y a 50 ans, mon père hérite d’une parcelle de terrain en montagne, un hectare de terre pauvre et rude. Il décide, parce que c’est la mode de l’époque d’y planter sur 5000 m² des épicéas. Il a fallu les arroser et les protéger, encore et encore, j’avais dix ans je m’en souviens très bien. Sous ces arbres en rangs d’oignons rien de vivant, pas de flore ni de faune, une terre acide, une mauvaise érosion et des terres ravinées. NUL ! Plusieurs sécheresses, d’étés secs et le scolyte en sont venus à bout. Jeu set et match. Par contre, sur les 5000 m² restant mon père décide de n’y rien faire. « Ça finira bien par donner quelques chose…, » Il restait quelques arbres adultes qu’il décide de laisser vieillir. Une belle idée toute simple. Aujourd’hui la parcelle de rien est un petit bois riche de beaucoup d’essences d’arbres, il y a des insectes, des oiseaux, des animaux petits et très grands des fleurs avec des papillons et des arbres morts qui nourrissent les vivants. La température en été reste plus fraiche grâce aux feuillage, aucune maladie et le sol est riche également d’une micro faune indispensable. Qui peut savoir sauf la nature de quel bois seront fait nos cercueils dans 80 ans !

Autre histoire, pas très loin… Ne pas se fier au apparences…

2/3 ans après les attaques de scolytes, une parcelle qui semble abandonnée, oubliée Rdv dans 10 ans comme disait Bruel ! 2/3 ans après les attaques de scolytes, le vent ayant fait son œuvre il a laissé un mikado infranchissable. De partout des petits épicéas, érables, colonisent les lieux et se nourrissent de la décomposition des arbres morts, et que dire des animaux qui y vivent. Conclusion… Et cela n’engage que moi, mieux vaut ne rien faire et laisser le temps et la nature décider !

Une exposition au milieu de lieux de vie et de travail
Une des photos emblématique de l’exposition; une chasseuse cueilleuse revisitée.
Julia et Stéphanie
Un cœur de scolyte découvert par hasard lors d’un vol de reconnaissance en drone
Les photos sont à découvrir, disséminées un peu partout dans le bâtiment. 28 au total
Une vision contemplative (il en faut) de la forêt du coté du Val d’ Ajol.
Les acteurs de la forêt, volontairement mis en lumière. Anthony Claudel
Jean Houbre, comme mon frère, en action avec son fils
Escalier Morel La Bresse, le bois valorisé, marié

Génèse du projet

Ayant grandi à coté d’une scierie au son si particulier de son haut fer, entre le ruisseau et le bois, photographier la forêt allait de soi. Photographe mais aussi ébéniste, ornemaniste ou constructeur de cabanes, un appareil d’une main, une gouge de l’autre, j’ai navigué d’une passion à l’autre toute ma vie, l’histoire n’est pas terminée… Mon père, lui, travaillait à la scierie du village, il était sagard comme on dit par ici. Il sentait bon la résine en rentrant le soir d’une journée, à scié des m² de sapins ou d’épicéas. Le décor est planté et je l’ai bien soigné, en plantant et repiquant des centaines d’arbres ou que je vive. Rien d’étonnant donc qu’ aujourd’hui je photographie encore et encore tous ce qui tourne autour. Rien d’étonnant non plus que je me lève et m’insurge dés qu’on dépasse les bornes et la clairière. Touchez pas à mon arbre…

Mon vieux sapin, à l’angle d’une parcelle, la haut à Beaudimont, héritage.
Terre de mes aïeux et terrain de jeux de mon enfance.
Une cabane à la clairière aux cabane à Bol d’Air La Bresse. Expérience

Nous venons tous du ventre d’une femme, la forêt est notre berceau.

Méditation chamanique ou sylvothérapie.
Etre dans une forêt ou à proximité d’arbres aurait un effet bénéfique ? Sans entrer en méditation, se trouver sous des arbres centenaires en pleine nature est évidement très positif à notre santé.

De nos jours, systématiquement, les forêts sont vues et considérées malheureusement comme un vulgaire produit. L’ arbre une fois « récolté », pour ne pas dire abattu, trouvera un autre destin que de vieillir paisiblement, il sera bois. Faire du feu et des armes, cuire ses aliments, construire des cabanes, des ponts, des bateaux, des instruments de musique, des maisons en bois toujours plus grandes donnèrent aux hommes une raison de vivre, un métier, un couvert, un avenir. La vie et la survie des chasseurs cueilleurs dépendaient entièrement et uniquement de la forêt. Rien a changé vraiment, l’avenir et peut-être même la survie de l’homme est intimement liées à une gestion intelligente de la forêt, qu’elle soit d’ici ou d’ailleurs. Il est alors question de biodiversité. Nous sommes La biodiversité. Cette chasseuse cueilleuse crie son désarroi. Une société qui ne respecte pas les femmes et la forêt est une société qui va mal. Le Cri silencieux…

Merci à toi, Charlotte de ton implication et de ta confiance dans ce projet et d’avoir endossé le rôle de cette chasseuse cueilleuse revisitée. Son cri silencieux n’a pas d’écho…

Le bois et l’Homme ou l’industrialisation systématique de la forêt

Ma démarche est déjà et surtout photographique. Je n’ai pas les compétences que certains se proclament et n’ont pas forcément, je regarde et je photographie. L’histoire, le temps qui passe et les rencontres me montrent que les sachants et autres technocrates, générations après générations recommencent les mêmes erreurs. Pour faire court, les décisions sont toujours économiques et c’est bien là le problème. On confond souvent la forêt et le bois. La forêt et les arbres sont des êtres vivants, le bois est un produit de consommation comme le plastique, (pétrole) ou l’ acier. Noble bien sûr, mais cela reste avant tout un produit de consommation. Cette exposition est donc là pour ouvrir des débats, comprendre et expliquer, donner la parole à toutes et tous, éduquer les enfants sous forme de rencontres. Sur ce sujet où la vie d’un arbre se compte parfois en siècles, personne ne détient la vérité. L’humilité est de rigueur.

« Seule l’utilisation accrue du bois dans le Bâtiment est en mesure de sauver les forêts du monde », disait Julius Natterer, professeur.

Suivi de Chantier DECOBOIS
Charpente en mélèze. Decobois Chalets

Résilience, un terme devenu à la mode

A peine quelques jours après les incendies du mois d’Aout, la nature revient, enfin, les fougères reviennent. Faut-il s’en réjouir ?, sans doute... La résilience de la nature est surprenante, mais ne doit pas nous satisfaire. Le feu, c’est la mort de tellement de vie que seule fougère ne pourra pas remplacer.

Le feu du Ménil a beaucoup touché les esprits.
Il a plu depuis, que reste-il des émotions du moment ?
Bord de route, secteur de Vagney, aussi touché cet été.
Au départ une petite fougère…

Les Vieilles forêts… (Source REPORTERRE)

Le bois mort, c’est la vie. Le sentier a disparu et les rayons du soleil peinent à percer l’épaisse canopée. Il faut progresser à tâtons sous un manteau de verdure, et s’enfoncer encore plus profondément dans les bois. La terre est meuble, le sol parsemé de troncs moussus, tombés au fil des tempêtes. Dans les rares puits de lumière, des ronces gagnent le terrain. Au loin, une grive musicienne répète ses trilles flûtés, cachée dans les branches d’un grand hêtre, couvert de lierre. Ici, le vivant semble se déployer en toute liberté, de manière spontanée, avec toute sa puissance et sa vitalité.

https://reporterre.net/Les-vieilles-forets-un-tresor-en-danger

Plus d’infos sur ce reportage…

L’exposition à Cornimont. ECSP Octobre 2022

Emission « La vie en Vosges » avec Livia Buchler

On y parle de forêt et de l’expo de Cornimont à l’ECSP

Sur le même registre et pour aller plus loin dans la réflexion. Je vous invite à consulter cette vidéo qui en dit long sur l’état de nos forêts.

https://fb.watch/fBfzX-BhkL/

Le réchauffement climatique a bon dos !

La déforestation humaine sur le globe ajoutée au réchauffement climatique laisse peu de place à l’optimisme. Cette carte « vieille » de 4 ans nous montre la pression humaine sur la forêt qui n’est vue que sur un coté productiviste. Triste réalité, mais qui n’a rien à voir avec le réchauffement climatique… Cela me fait penser à un fumeur invétéré, asphyxié d’avoir trop fumé qui continue malgré les avis de ses proches et de son docteur. Heureusement la forêt et les poumons sont résilients. Il suffirait de moins exploiter et de moins fumer pour que les choses « rentrent dans l’ordre ». Mais l’humain est ainsi et on est tous coupable…

Un monde sans pétrole sera un monde démondialisé… Encore une phrase qui en dit long, ou pas assez. Et la forêt et l’eau dans tout ça…

Exposition, accrochage.

Ce matin à la fraiche, accrochage de l’exposition à l’ ECSP à Cornimont. Ouverture officielle Vendredi 2 septembre. Comme je l’avais déjà précisé et proposé, cette expo se veut militante, évolutive et itinérante. Militante, afin de proposer des réflexions sur des sujets d’actualités autour de la forêt. Evolutive parce qu’elle sera modifiée et surtout augmentée au fur et à mesure des lieux ou elle sera déposée et proposée. Enfin, itinérante, parce qu’elle pourrait voyager. Novembre, elle sera à la Bresse.

Moment important d’une exposition photo, le tirage. Sur le secteur de la vallée de la Moselotte, j’ai la chance de faire mes tirages en circuit court. L’entreprise Illico Perso à La Bresse s’est équipée en conséquence et livre des tirages de qualité au juste prix et à tous les formats. Aurélie a très bien compris les demandes et les exigences des photographes. Une affaire à suivre !

Exposition à venir cet automne,
elle se veut militante…

« Seule l’utilisation accrue du bois dans la construction peut sauver les forêts du monde » je cite Julius Natterer, architecte et professeur. J’aime à dire aussi, « la forêt est notre mère à tous ». Une phrase fait également écho à ma démarche. « Il faut adapter la scierie à la forêt et non l’inverse« . De bien belles phrases pleines de bon sens, mais concrètement, on fait quoi ? Malheureusement on ne peut que s’adapter, la tendance au réchauffement climatique bouleverse les équilibres de la nature et provoque déjà d’importants changements sur le climat.

A l’heure où j’écris cet article, été 2022,
(Le climat est brulant et anxiogène) la sécheresse est terrible et pour beaucoup de forêts et d’arbres elle sera fatale. Elle était prévisible comme toutes les calamités que nous allons devoir subir. Cela fait des décennies que les scientifiques nous l’avaient expliqué en long et en large. La nature, parait-il est résiliente, mais c’est encore une phrase d’humain. Comme je le pense et dis souvent, nous sommes tous coupables par nos modes de vie et nos façons de consommer et malheureusement rien ne va vraiment changer. Donc il va falloir s’adapter et rester positif dans cette ambiance plus qu’anxiogène.

Jean-Luc Sandoz en préface du livre « Le Peuple du Bois » résume très bien la situation de l’état des forêts en général et dans le monde.

#La Forêt notre mère à tous

Cette photo fut souvent controversée, elle est le fruit de mon imagination et de la collaboration avec cette jeune femme. Je l’ai nommée « le cri silencieux ». Cette chasseuse-cueilleuse hurle son désarroi face à la destruction des forêts et sa place de femme et de mère dans nos sociétés.
Presque 10 ans …

Pire que la sècheresse et qui souvent vient à la suite, il y a le feu et les incendies qui exterminent toutes vies animales et végétales.



La brume au milieu des résineux symbolise bien la forêt vosgienne. Un dicton populaire disait « C’est le renard qui fume la pipe ». Prenons garde que les brumes d’humidité ne deviennent pas des fumées d’incendies. Les forêts vosgiennes seraient très impactées par des feux qui deviendraient rapidement gigantesques.
13 Aout 2022. C’est ma première photo d’incendie de foret dans les Vosges…

#Et les Z’animaux… de la forêt

Il manque le loup et le lynx à la forêt vosgienne pour retrouver un équilibre naturel. La chasse pourtant présente, n’arrive pas à rétablir un bon ratio et une biodiversité « normale ». L’égrainage massif de maïs n’a rien arrangé. Il est d’ailleurs toujours pratiqué. La chasse, c’est LE sujet clivant.
Ce sont eux les vrais propriétaires des bois et des forêts. Chevreuils, cerfs, renards, oiseaux, insectes, reptiles, poissons… Prenez le temps d’écouter et de regarder et rien de mieux que des jumelles pour comprendre et découvrir la forêt.

#La Forêt loisirs

Parc aventure et accrobranche, mais pas que. Les activités de loisirs forestières sont nombreuses et essentielles à notre équilibre.
La forêt est devenue un terrain de jeu gratuit où naturellement, on s’échappe. On y puise l’oxygène indispensable à notre survie et c’est un puit de carbone comme les océans. Malheureusement, les espaces de quiétude pour la faune et la flore s’amenuisent. Les activités outdoor sont de plus en plus nombreuses, chacun revendique son bout de forêt, son espace de liberté. Les animaux sauvages s’adaptent, reculent ou disparaissent, pendant que les professionnels du tourisme vendent une nature sauvage et inépuisable, inondant la toile de paysages soi-disant à « couper le souffle ». On est tous coupables, on revendique et demande un tourisme vertueux pour chez soi, mais sommes-nous irréprochables lors de nos vacances après des heures de vols ? Bien sur que non… L’humain occidental et j’en fais partie est une machine à consommer. Les industriels l’ont bien compris.

#La Forêt exploitée / exploitable

L’ONF, les gardes forestiers comme on disait …
L’action de martelage est du domaine des agents de l’ONF.

Poinçon d’un marteau de martelage.

Bucheron de père en fils, il connait bien la forêt. Dominique récolte mais replante également mais là, il casse la croute !
Un gros sapin du coté de la Bresse.
Jean Houbre et son fils Sébastien. On a grandit ensemble.
Le passage d’un col sous le Rotenbach

#La Forêt nouricière & gourmande

Les fruits des bois. Champignons, myrtilles ou brimbelles.

#La Forêt malade

Certaines photos se passent de commentaires. C’est en survolant au hasard, en drone, que j’ai découvert cette clairière coupée à blanc en forme de cœur. Je l’ai trouvée belle et triste à la fois. A chacun d’en faire sa propre interprétation.
Vu que les épicéas n’ont plus la cote, les coupes rases des lendemains de scolytes risquent de devenir des plantations de douglas.
Epicéa mort des suites de l’attaque de scolytes
La larve de scolyte, par qui le scandale arrive !
« On ne récolte que ce que l’on sème », encore un dicton qui va bien. Je me rappelle très bien de mon père dans les années 70 / 80. Il faut planter et repiquer des épicéas pour les générations futures…
Le scolyte la petite bête qui monte…

Les vieilles forêts vosgiennes comme on aime à le dire, n’hébergeront bientôt plus le grand tétras, et même si des solutions de repeuplement voient le jour, c’est tout de même un échec…
Sa disparition symbolise la fin d’un temps
© Michel MUNIER – Michel Munier a passé sa vie à la protection des espaces et des espèces sensibles. Il fait partie des fondateurs du GTV, le groupe tétras Vosges

#Le Bois de la Forêt

Scierie Germain Mougenot à Saulxures
Le bois, c’est le matériau idéal. Il sait tout faire et peut tout faire.
Il faut dépasser l’utopie et c’est possible avec le bois, l’industrie en maitrise le process.
L’économie circulaire
Le mobilier est né du travail des hommes.
Le bois construction. Profession charpentier
Le bois artistique, profession sculpteur
A l’ouest des Vosges, une pépite. L’école de lutherie de Mirecourt.

#L’exposition « La forêt, le bois et les Hommes » se veut militante, oui je sais je l’ai déjà dit.

Verre TechniC

Focus sur une entreprise qui laisse passer la lumière, reportage !

J’ai redécouvert le verre sous toutes ses formes, épaisseur, format, transparence, couleur et mise en œuvre dans des versions que je n’ aurais pas imaginé. Au final des résultats surprenants qui donnent au produit « verre » une dimension incroyable.

Evidement le verre c’est technique, hyper compliqué même, du fait de sa fragilité et son poids. Compliqué dans sa fabrication jusque dans sa pose. Je suis revenu de ce reportage avec un regard complétement diffèrent sur la transparence de la lumière dans nos habitats et dans nos villes.

Et puis bien sur et toujours, l’humain au centre de tout. Une belle entreprise à taille… humaine !

VERRE TECHNIC – Zone Inova 3000 – allée 7 – THAON LES VOSGES – 88150 Capavenir-Vosges

Verre technique
Evidement la manipulation est plus que compliquée
Moyen technique de mise en place des châssis
Double effet de transparence et de miroir
La petite fenêtre qui fait tout !
Format mur de lumière
Verre et bois
Murs de verre
Mariage du bois et du verre. Escalier Morel
Le verre autrement

Communication Bol d’Air

Retour à Bol d’Air après l’épisode « Covid »

Séquence Bois des Lutins en version famille.

En fait, les parents viennent pour distraire les enfants, en me disant: « Oui, bon c’est pour les enfants et pis de toutes façons je ne me suis pas habillé pour faire des photos … » et en 5 mn, c’est les enfants qui regardent la parents s’amuser, c’est comme ça que je voyais la « chose »

Au final, des enfant joyeux, des mamans jolies et ravies en ce jour de fête des mères et un papa qui en redemande.

Mission accomplie, à bientôt !

Mention spéciale aujourd’hui pour la fête des mamans !
Ha, assez rare pour être souligné, un homme sur mes photos !
C’est pas que pour les gamins…

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Explor Games, version bois des Lutins

Sur fond d’Explor Games, des sourires d’enfants sous un soleil de printemps.

L’idée est de découvrir la nature, la forêt, la rivière et le patrimoine en utilisant des outils connectés. La recette fonctionne pour les petits comme pour les grands.

Et tout ça bien sur, au Bois des lutins.
A découvrir…

Le bois des lutins à La Bresse
QRcode et tablettes connectées, des outils / jouets que les enfants connaissent et utilisent naturellement
Une version plus « ados »

Germain Mougenot

Réalisation de la plaquette de communication

https://www.timbershow.com/

Toujours dans ma démarche de communiquer sur la filière bois Vosges, me voilà cette fois à domicile avec le projet de réalisation des visuels de la plaquette de la scierie Germain Mougenot.

« Du Bois et Hommes »

L’équipe est bien rodée et chacun connaît sa mission. C’est bien sûr Oliver Cordel (KARMA communication) et l’ami de la famille, parce que c’est bien d’une histoire de famille qu’il s’agit, qui s’occupe du graphisme et de la mise en page ainsi que de la connexion avec l’imprimeur. Olivier Thierry et Cindy Auer pilotent le projet en interne.

Cette entreprise me parle, évidement, c’est lâ que travaillait mon père jusqu’à sa retraite. Il était conducteur de « multiple », (une grosse scie à battant à multiple lames). Gamin je passais lui rendre visite les mercredis, à l’époque cela se faisait… La scierie fait partie du paysage à Saulxures, elle est au pied de la forêt du Gehan. Et puis ce sont les transports Claudel qui ravitaillent le parc à grumes dont Anthony en est maintenant le dirigeant. Un siècle de transport de bois…

La boucle est bouclée avec l’installation de l’usine de pellets. Une économie circulaire sur 10 ha.

Au final une belle plaquette, ou plutôt un catalogue qui sera présentée prochainement au Carrefour du Bois de Nantes.

Le Gîte de La « Retorderie »

Rencontrer, partager, respirer, vivre…

Le Gîte de la Retorderie est à vocation humaine…

Derrière cette phrase un peu « bateau » il y a une activité évidement lucrative mais surtout une vraie démarche de rencontre. Proposer à des personnes, des familles, des amis un lieux convivial et chaleureux où ils pourront se sentir immédiatement « comme chez eux » Tout simplement !

La communication visuelle est tournée dans ce sens également, l’humain au centre de tout. Photographier des histoires et les partager, parce que le bonheur est contagieux. Il y a beaucoup de femmes, d’ hommes et d’ enfants dans mes photos, ce n’est pas nouveau.

Rien n’est formaté au gîte de la Retorderie, la nature est en arrière-plan, la cuisine est bien équipée et les espaces spacieux.

Le temps qui passe et les rencontres ont créé des liens et des amitiés d’un peu partout. C’est la mission !

Le gîte côté rue
100 commentaires ?
Les belles copines et leurs hommes !
Des amis bretons, devenus des amis, bretons !
Soirée Flammekueche avec des amis Allemands et des enfants joyeux
On est pas bien là ?
Ce fut une semaine musicale…
La raclette incontournable !
Les belles Anglaises venues de Belgique
Une vraie cheminée pour de vraies soirées !
La cuisine à faire et à vivre est souvent au centre des réunions de familles ou d’amis
Les gourmandes bretonnes !
Deux anonymes, photo souvenir.
La voisine !
Ha ben oui, l’hiver !
Le partage …