L’Apiculture selon Margot
Margot, apicultrice professionnelle m’a invitée à découvrir son monde. Elle m’a expliquée sa méthode et sa vision de l’apiculture. Je l’ ai rencontrée pour une journée autour de la sélection de reines d’abeilles et leurs intégrations dans ses propres colonies. Ses chemins de vie l’ont amenés à vivre au milieu des abeilles. Son approche est bienveillante et ses ouvrières sont étonnamment calmes, à tel point que la tenue de protection pourrait presque être inutile. Nous nous sommes habillés tout de même par sécurité. Les seules piqùres que j’ai ramené de cette journée me viennent des orties sur le bord du chemin ou était garée ma voiture…
A sa naissance, l’ abeille, futur ouvrière, tire la langue afin de rechercher un premier contact avec ses congénères. C’est par les phéromones que les échanges se font principalement. Si j’osais, je dirais que sur ce point, il y a quelques similitudes avec nous, les humains !
La technique du picking ou greffage, consiste à récupérer une minuscule larve d’abeille et de la déposer au fond d’une cupule. Il faut être précis, et bien sûr au calme, l’opération est minutieuse.
Sur ce cadre, différentes cellules à différents stades d’évolution. C’est une seule et unique reine qui a pondu dans chaque alvéole ces milliers d’abeilles, et ce, parfois pendant plusieurs saisons et années.
Une minuscule larve d’abeille en suspend au bout de ce petit pinceau qui donne un caractère magique à l’opération
Les cupules qui reçoivent les larves
Les cupules sont réintroduites dans la ruche, leurs positions verticales, à 90° des autres cellules indiquent aux ouvrières des emplacements de reine. Un subterfuge qui fonctionne plutôt bien
Nourries à la gelée royale, les cellules contenant les reines vierges sont récupérées, leur destin est scellé. Elles seront reines !
Les cellules contenant des reines sont maintenues à une certaine température jusqu’à éclosion dans des containers adaptés. La rigueur et la précision sont essentiels pour continuer l’histoire.
Ca y est, la reine est arrivée à son stade adulte, elle peut être déposée dans une ruche orpheline, après avoir été marquée, afin d’être facilement identifiable.
La nouvelle jeune futur reine vierge est en pleine forme. Son premier contact humain se fera avec Margot, sans doute essentiel pour la suite. Une relation s’installe …
Une goutte de peinture adaptée et sans danger permet de bien retrouver la reine au milieu des milliers d’ ouvrières lors des interventions à venir. Margot tient l’insecte délicatement entre ses doigts, une pression trop forte pourrait blesser et même tuer la reine à venir.
Insertion dans une petite cage relais qui permettra à la futur reine un premier contact en douceur avec toute la colonie, à l’intérieur de la ruche.
La petite cage d’ insertion est déposée au milieu de sa futur colonie.
Les jeux sont faits, normalement la nouvelle reine sera acceptée par la colonie orpheline. Mais parfois le destin est tout autre et la petite nouvelle est sacrifiée ou ignorée. L’apiculture n’est pas une science exacte et c’est tant mieux !
Une tenue rigoureuse des interventions est nécessaire à l’organisation du rucher, de retour à la miellerie, Margot revoit ses notes et les intègre à un fichier Excel régulièrement mis à jour et consulté.
La reine vierge se doit d’être maintenant fécondée (en vol, une seule fois) par une dizaine de bourdons (un bourdon au centre de la photo, facilement identifiable) Elle se créera ainsi une spermathèque unique de plusieurs milliers de futurs abeilles.
Merci Margot pour cette invitation et collaboration. Comme j’aime à le dire tu sembles avoir trouvé ta place dans cette société parfois perdue. Ne change rien !
J ai l’impression de voir mon père travailler.. Seuls ses doigts fins me ramènent à tes clichés 😉