Je me présente toujours comme un artisan et comme pour tous les artisans les missions, les compétences ont beaucoup changé en 40 ans. Le matériel aussi…En 1990 deux boitiers, 2 optiques 24 x 36. Un moyen format, un flash et bien sur un labo noir et blanc étaient amplement suffisant. Les développement E6 et C41 étaient sous traité dans des labos industriels.
Deux boitiers 24×36 et un moyen format et parfois une chambre grand format. Des optiques fixes. un 28 mm, un 50 et un 105 mm
Aujourd’hui c’est souvent la course à l’armement alors je fais souvent le grand écart, c’est bon pour les adducteurs parait il .
Conclusion… Je ne sais pas…. Aujourd’hui en 2 clics on télécharge un n° de siret et « hop » on est photographe, un peu d’iA la dessus et on est un artiste…Perso mes photos ne sont pas retouchées, presque jamais recadrées, aucun filtre. Sûrement du fait d avoir commencé à faire de la photo avec de la kodachrome 25asa, j’ai appris à comprendre la lumière et les réglages possible …
Le numérique et le net, les réseaux sociaux ont changé la donne et c’est génial de pouvoir échanger, partager. Comme pour tout artisan, les missions ont également changé et ce sont considérablement diversifiées. Aujourd’hui un photographe doit produire des images vidéo, faire voler un drone et gérer du contenu numérique. La créativité est partout, la concurrence également. Il n’y a pas ou plus d’éthique et c’est la porte ouverte au n’importe quoi.
En fait je m’en fiche , je fais ce qui me plait et ce que j’aime et c’est bien ça qui compte. Arrêter le temps sur mes contemporains…
Se lancer dans un projet tel que la réalisation d’un livre est toujours passionnant. Il ne suffit pas d’en avoir envie et d’être persuadé que c’est une bonne idée, il faut arriver motiver et mobiliser des partenaires. En gros et pour faire court, il faut surtout trouver des sous et du soutien… Une affaire à suivre.
…le lait provient du GAEC du PERHY à quelques centaines de mètres en contre bas, où Jean Philippe Remy, le compagnon de Justine élève des vaches qui produisent le lait des Yaourts… J’espère que vous me suivez….
De la graine à l’assiette. Justement ! Anne Jacopin et son blé 2024
Au GAEC du Haut des Hayes de la famille Claudel, le bon sens paysan prend toute sa signification. Jean-Pierre le père sait comme son père avant lui, tout faire ou presque. Ses fils Christophe et Léo présents sur l’exploitation continuent l’histoire accompagné de Francine, la maman
Dans mon aventure avec les gens de la terre l’apiculture occupe une place à part.
Le pain du « Gab » incontournable. Grégory et son équipe illustrent parfaitement la démarche de travailler avec de bons produits. On retrouve ses pain dans plusieurs boutiques de producteurs.
Si tes parents ont grandi dans une ferme alors il y a de fortes chances que tes vacances, tes dimanches, ta jeunesse tu les passes aux culs des vaches et comme tu n’as rien vu d’autres alors tout va bien.
Tout le monde se réjouissait de la fin des foins autour d’une grande tablée de beaux-frères et de tantes, les regains n’étaient pas loin. Les plus grands avaient droit au vin de groseille, et nous c’était le traditionnel « Sic citron, sic orange », une limonade colorée dont on se souvient toute sa vie. S’en suivaient rapidement les patates à arracher, il était alors temps de tuer le cochon. Puis bien sûr, couper du bois de chauffage sauf les jours de chasse en regardant tomber les premiers flocons. L’hiver dans les Vosges était bien marqué, froid et long, mais c’était la promesse de printemps lumineux et d’une nouvelle année pareille à la précédente ou presque…
Avec les cousins on aimait beaucoup ces gros nuages noirs et les pluies du samedi matin. C’était l’assurance de s’échapper dans la forêt toute proche et d’échapper surtout à la mission du râteau. Les hommes râlaient et picolaient gentiment à la cuisine, les sœurs et belles sœurs rougissaient et riaient de bon cœur dans une pièce du fond. Ma grand-mère épluchait, inlassablement face à mon grand père, en silence.
Chez les paysans la vie est faite de saisons, de labeurs et de saveurs…
Après des années de reportages autour et avec le monde paysan, des producteurs, éleveurs, maraichers le projet d’un livre m’est parût incontournable. Ces femmes et ces hommes, sur le terrain tous les jours pour nous offrir des produits de qualité, j’ai eu envie de les rassembler dans un livre. Sortie prévue. Printemps 2025…
Le Bon sens paysan, il est plein de dictons qui racontent et image parfaitement vies et coutumes de la profession. « C’est en été qu’il faut faner » « Faire avec ce que l’on a et pas avec ce que l’on a pas «
Le maraichage est sans doute le plus riche en couleur mais aussi le plus rude. La terre est toujours basse pour les jardiniers
Du fond de la plaine des Vosges, à deux pas de la Meurthe et Moselle aux contreforts du massif vosgien, coté alsacien, j’ai rencontré et rassemblé de belles histoires.Comme par exemple, Anne du coté de Juvaincourt.
Emilie Pierrevelcin fille de Hubert tient avec son associé Simon la petite ferme sur les hauteur de Lapoutroie. Elle produit un munster délicieux. Emilie aime et soigne ses vaches comme son chat ou son chien …
Le jardin de Bernadette. Incontournable…
Alain au milieu des fleurs de Monarde, Emilie et ses brebis. La même passion les anime.Vivre avec la nature et au milieu du vivant.
Elles, ils m’ont raconté, se sont confiées sur leurs métiers leurs journées, leurs vies
Mais aussi et bien sur il est question de gastronomie, de gourmandise et de manger mieux et pas loin. De la graine à l’assiette…
« Bonjour Michel, avec Thierry, nous avons une demande… particulière… Je voudrais que tu photographies mon accouchement à la maison ! Es-tu d’accord ?
A bientôt, Manon… »
C’est sur ces mots, je crois, que cette belle histoire a commencé. Comme on ne peut pas refuser une telle mission, j’ai bien sûr accepté. J’ai donc rencontré Manon, jeune femme, belle et pétillante, enceinte, épanouie et Thierry son compagnon calme et bienveillant. Une magnifique histoire d’amour sous la clairière d’ une forêt vosgienne…
Depuis bien des années mon parcours de photographe s’est tourné vers l’humain et je multiplie les rencontres encore et toujours. Que ce soit dans le monde du travail, des loisirs, du sport, mais parfois aussi avec des femmes à la veille d’être mère, je continue à explorer l’être humain dans ce qu’il a de meilleur. J’ai une relation particulière avec l’accouchement ayant vécu les quatre naissances de mes filles, mais aussi les cinq naissances de mes petits enfants. Donner la vie est un moment hors du temps pour une femme et en être témoin, j’en ressort toujours bouleversé et admiratif du pouvoir de résilience que détiennent les jeunes mères. Photographier l’accouchement de Manon fut pour moi une aventure et une expérience très particulièrequi restera gravé dans ma mémoire.
Nous n’étions pas seul, deux sages femmes professionnelles faisaient partie du voyage et encadraient tout le déroulement avec sérénité et bienveillance. Le calme et la douceur sont une évidence dans ce huit clos si particulier. Le temps se déroule sans compter…
Comme à mon habitude, lumière naturelle, juste un petit ajout de contre jour, optique courte pour être et vivre l’intimité et l’intensité de ces moments.
Et puis bien sûr quelques semaines plus tard, quelques photos en toute simplicité, sans artifice, lumière naturelle devant une fenêtre débordante de lumière. Tout n’a pas été simple et tranquille, faire un enfant n’est pas un acte anodin. Il faut regarder devant, croire à la vie et à l’amour pour avancer… Manon a retrouvé son sourire et nous retraçons ensemble les moments forts de cette belle histoire.
Merci Manon et Thierry de m’avoir invité et embarqué dans cette aventure. De ces moments d’intimités partagés il s’est créé une amitié et une complicité particulière qui perdurera… Belle vie au petit Céleste!
Un projet passionnant à la Résidence EHPAD Le Couarôge à Cornimont. Comme j’aime à le dire, il faut donner du sens à son travail et à ses passions. Empathie et bienveillance… Merci aux résidents, soignants, et cadres de l’établissement qui ont permis de réaliser ce projet. Certes, oui c’est sans doute long à regarder pour certain, 8 mn dans cette société régie par l’urgence et l ‘éphémère. Mais par respect, faire plus court m’était impossible.
La démarche est à la fois simple et compliquée. Etre face caméra une à deux minutes et ne rien dire ou pas grand choses. De toutes façon, le son ne sera pas gardé histoire d’aller à l’essentiel. Juste une attitude, un regard, un sourire ou une grimace. Le désir de faire de vraies photos était trop tentant, alors quelques photos sur le même scénario. Au final des femmes et des hommes bien heureux de participer à ce moment d’échange.
Emilie Laurent, éleveuse et productrice de fromages de brebis
Loin des clichés ou d’une aventure pseudo romantique, d’un retour à la nature bucolique prôné dans les années 70 , il y a aussi et surtout une véritable agriculture de montagne possible et nécessaire. Emilie élève sur les hauteurs de Fresse sur Moselle un troupeau de brebis et produit des fromages. 80 animaux de race « Manech à tête rousse » originaires du pays basque. La ferme, bergerie et labo sont à + de 700 m d’altitude et sur 30 hectares. Emilie 38 ans, 3 enfants est seule sur son exploitation. Le décor est planté, bienvenue dans la vraie vie à « La Bergerie de Draimont » ou la passion et le courage sont essentiels.
Le bien être animal est une priorité à l’activité de paysan éleveur
« Le bon sens paysan » ici prend toutes ses valeurs ! « Faire avec ce que l’on a et ne rien faire avec ce que l’on a pas… » Les contraintes sont multiples mais les satisfactions également car la démarche se doit d’être vertueuse pour fonctionner. Il n’y a donc pas de place pour le superficiel. Le bien être animal va de soi, idem pour le respect à la nature. Au final des produits de qualité qui ravissent tout le monde même la planète. La recette peut paraitre simple mais il n’en est rien.
« Après avoir travaillé dans le secrétariat, changement d’orientation, s’en est suivit 14 ans en milieu agricole avec vaches, chèvres, fromagerie… J’ai profité du congé parental de ma dernière fille pour faire une VAE à la MFR de Ramonchamp, et obtenir mon brevet de technicien agricole. Ensuite les hasards et les rencontres ont bien fait les choses »
La traite des brebis… 7/7 e avec une pause de mi septembre à mi décembre lorsque les brebis sont pleines.
Les activités d’ Emilie et c’est également le cas et la mission de nombreux producteurs, éleveurs et paysans dépassent largement le cadre de la vente de leurs produits. Ils contribuent à l’entretien des territoires, des campagnes, gardent ouvert les paysages, et maintienent une main d’œuvre et une vie locale et sociale. Les contraintes sont nombreuses, les charges administratives, les normes et règlementations laissent peu de place au hasard et à l’amateurisme. Au final des produits que l’on appellent « bio » ou de « circuits courts » qui nous offrent une alimentation de qualité, car elle est bien là la mission.
Fromages frais et affinés, yaourts, tommes … Les produits de Emilie rejoignent d’autres produits dans les AMAP et magasins de producteurs de la région. Un tissus de circuits courts se créé doucement et sûrement dans tous les départements pour le plus grand bonheur des consommateurs soucieux de la qualité de leur alimentation.
Une cave d’ affinage sous la fromagerie.
Emilie représente le profil type d’une femme actuelle qui a choisi la nature comme profession et qui l’assume pleinement.
La tendance est à l’urgence, toujours plus et plus vite et la communication va dans ce sens. Coté matériel photo, c’est la course à l’armement. Toujours plus de pixels, toujours plus couteux, jusqu’ou s’arrêteront il ? En même temps les fabricants de smartphones écrasent le marché et orientent le regard des humains à la vertical ? (étonnant). Les réseaux sociaux et les robots font la pluie et le beau temps de la consommation. Que reste t’il de nos amours…? Doucement et sûrement la société des humains se déshumanise. L’iA est partout et pas que dans l’image. Les distributeurs de tous sont partout. Les préservatifs étaient leader sur ce marché, maintenant c’est macarons, pizzas, fromages, œufs, à toutes heures. Et plus de contacts avec personne… Jeu set et match.
Coté boulot, coté photo. T’as pas le choix ou tu te « tictocratises » ou tu dégages, ou tu t’adaptes. Le grand écart c’est génial pour travailler ses adducteurs. Donc retour aux fondamentaux et on ne change rien pour le reste, qui m’aime me suit, et coté argentique on est déjà moins nombreux à maitriser le « process »
Le plus compliqué parfois avec les appareils modernes, c’est de ne pas raté l’avion… Pardon, ça m’a échappé !
Après quelques réglages et mise à jour de mon cerveau j’ai remis en route la machine. Tout était là et attendait. Appareils photo de + de 50 ans, pellicules, développement, agrandisseur, révélateur, fixateur . Tirage … Je donne rendez vous à Catherine et Christian, on se retrouve sous les sapins. Au final des tirages papier barytés. De vraies photos dans la vraie vie.
Reportage de soutien et de solidarité en plein milieu de la RN 57 à Epinal avec les agriculteurs du 88. Les JA 88, et FDSEA 88. Dans le calme, la bonne humeur et la bienveillance, organisés pour tenir des semaines, ils sont repartis bosser. Mais si les annonces du gouvernement sont du vent, alors ils reviendront. Multigénérationnelle la manifestation avait un message d’espoir, le boulot de paysan attire encore les jeunes, filles et garçons. Philippe Clément président des FDSAE 88 m’a raconté et expliqué les nombreuses aberrations du système renvoyant au placard le dicton du bon sens paysan. La phrase « On marche sur la tête » a bien tout son sens. Les gendarmes sont passés, rien à signaler. La manif « épisode 1 » est terminée. Affaire à suivre…
La photo noir & blanc est intemporelle. Rien ne change ni ne s’altère, seuls les produits finissent par mourir. 30 ans séparent certaines de ces photos, et pourtant, la magie opère toujours. Retour à la photo argentique et surtout ai n&b
Vision furtive sur le dépoli
Une anecdote intéressante sur la démarche : Dans les années 70, sur une pellicule 120 de 12 poses, il fallait compter sur une sélection de 6 photos, et sur un film 24 x 36 de 36 poses le résultat était de même. De nos jours à l’ heure des cartes mémoire riches en Giga octets rien n’a changé, souvent 6 photos sortent du lot…
Simplicité aussi dans le matériel. deux boitiers trois optiques…
Une chose est certaine, le temps s’arrête autrement en argentique et en noir et blanc plus particulièrement. Chaque photo compte, demande du temps et de l’attention, l’ image est palpable tactile et vivante. Même lorsque qu’elle est scannée numérisée, elle reste une réalisation originale. Le processus est comme une thérapie dans ce monde en dépression ou le téléphone, les écrans et l’intelligence artificielle ont bouleversé notre vie.Allé à l’essentiel
Ma mission de communication auprès des entreprises, c’est autant de rencontres et de passions. Petites, moyennes ou plus importantes, elles font le tissus économique et industriel de notre région. C’est autant de femmes et d’hommes sur le terrain, dans leurs missions de tous les jours et dans la vraie vie.