Ma mission de communication auprès des entreprises, c’est autant de rencontres et de passions. Petites, moyennes ou plus importantes, elles font le tissus économique et industriel de notre région. C’est autant de femmes et d’hommes sur le terrain, dans leurs missions de tous les jours et dans la vraie vie.
400.000 ans d’humanité pour en arrivé là. Incroyable…L’iA dont tout le monde parle. Cela n’engage que moi, mais perso ce n’est pas possible, c’est hors de question. Une vaste escroquerie qui ferra le bonheur et la fortune de quelques uns et le malheur de la majorité. Un truc qui va consommer encore plus d’énergie, rendre les gens encore plus dépendants des machines, du système et d’une consommation bien ciblées. A un moment de notre histoire ou ils nous faut justement un rebond d’humanité et d’empathie… C’est dingue ! Beaucoup d’entreprises, de créateurs tout azimut vont ou sont en train de disparaitre et j’en fait partie. L’IA est, et doit être au service de l’humain mais pas pour le remplacer. J’avais proposé il y a quelques années le label « VAOC » Visuels d’appellation d’origine contrôlée. Une sorte de label « bio » mais pour la nourriture intellectuelle. Mais chacun ferra bien comme bon lui semble, on est libre, afin je crois …
Une campagne de communication assumée. Certain trouve ça génial…
Un monde au travers d’un écran et d’une machine.
Le projet de label …
En mode nostalgie avec ce LEICA M6, symbole d’une époque…
…On est tous bien heureux de bénéficier de l’IA dans notre GPS et bien d’autres outils disponibles. Les applications dans ce sens facilitent la vie des hommes, mais le robot est sorti de son tiroir, le salopard. ChatGPT pour ce qui des textes, et des applications pour l’illustration, la photographie. Il en émerge de partout. Une nouvelle « créativité » voit le jour. Bienvenue dans le monde du clic « créatif ». J’ai des doutes sur le terme. Pour moi, pour nous c’est la fin d’un monde, la perte de la réalité, et des valeurs qui nous ont porté, et me portent encore. Aujourd’hui, pour certain c’est une roue de secours pour gagner du temps mais demain ce sera le standard. A quoi bon s’embêter à chercher les bonnes photos, les bons mots pour raconter une histoire. L’IA et les banques d’images se chargeront de la mission. Ils sont accessibles pour quelques Euros et quelques clics sans la moindre créativité. Le rouleau compresseur de cette nouvelle vision de la communication est bien trop gros pour imaginer l’arrêter. Je n’ai pas d’autres solution que de le regarder passer. Alors, qui m’aime me suit.
Les algorithmes, ce nom barbare décident de la façon dont je dois travailler, regarder, photographier, filmer. Ils censurent, coupent, décident de la tendance que je dois donner à mes images, de la durée de mes vidéos et de l’heure de leurs passages. Les algorithmes savent reconnaitre un visage, un texte, un sein et décident alors, de censurer l’auteur. Ces robots inventés par des hommes ont pris la main sur nos choix de consommation, sur notre cultureet notre façon de penser… Vous vous dites ça y est le Michel Laurent est touché par la théorie du complot… Je répondrais, y a de la luzerne à la cantine. Réveillons nous et ne lâchons rien !
Sans commentaire, ou 100 commentaires …
Une photo truquée qui a beaucoup tournée malgrés les mentions « fake news »
Le genre de visuel que l’on commence à rencontrer partout, sympathique pour un papier peint au wc mais …
La mondialisation des visuels, la même photo pour tous ! Le mal est profond et il se retrouve partout. C’est souvent les agences de communication sans scrupule et sous couvert d’économie, qui proposent ce genre de démarche. Au final, c’est surtout un manque de volonté.
Heureusement ce n’est pas le cas de tout le monde. Certaine entreprises sont conscientes de l’ADN visuel de leur communication. Groupe Livio VosgesExemple type: Une cliente et une professionnelle de santé. Des dizaines de visuels identiques pour des démarches parfois très différentes.
Un visuel « bien de chez nous. Joli couple, beaux enfants …
Un visuel pleine page sur un journal quotidien.
Version Russe
Version Allemande !
Version Japonaise…
Banque Populaire… de Lorraine
Sympa la page d’accueil, ça donne confiance. On se dit que bien sur les portraits sélectionnés sont des gens de chez nous !
Et ben non…
La communication visuelle de la Banque pioche comme tous le monde dans les banques d’images pour alimenter ses pages… Les sympathiques artisans Français sont en fait Américains ou Mexicains…
C’est aussi simple de télécharger une photo de n’importe ou, que de retrouver ou cette photo a été prise …
Et que dire de la mention « DR » Droits réservé, qui ne veut rien dire. Cette pratique permet surtout aux diffuseurs de se dispenser de demander l’autorisation à l’auteur,
et a fortiori de le rémunérer…
Hé non, DR ce n’est pas Didier Renard, un illustre photographe…
… un élu m’a dit il y a quelque temps « Tu as des petits soucis, toi ! » Ce sont des soucis qui collent à mon boulot.
Je suis photographe, c’est ma mission, j’aime bien ce terme (*). Je traque et photographie l’authentique depuis des décennies. Je ne porte pas toujours l’espèce humaine dans mon cœur mais lorsque je rencontre des femmes et des hommes dans leurs vies de tous les jours, j’adore ça. Exemple avec mes copines fromagères qui se lèvent aux aurores pour nous offrir de bons produits. De même avec tous ces artisans, industriels, chefs et cheffes d’entreprises, restaurateurs … etc, qui sont devenus des amis, qui doivent jongler et s’adapter avec les normes et un système toujours plus complexe, je touche souvent à l’excellence. Dans ce monde ultra connecté il y a le « gratuit », les réseaux sociaux en font partie. Dans les Vosges nous avons 100% Vosges. Le défi de cette revue est d’offrir à tous un portail gratuit, afin pour les lecteurs, car les annonceurs payent leurs pages… Le prendre, l’ouvrir et le lire c’est accepter son contenu. Je suis en conflit depuis des lustres avec sa rédaction sur le type de visuels utilisés qui proviennent souvent de banques d’images internationales, sans parler des mentions DR (droit réservé), qui sont une aberration. Je suis aussi en conflit avec les agences de communication qui agissent de même. On me répète souvent, laisse tomber, ça ne changera jamais. Moi non plus je ne changerai jamais et je ne lâche rien. Je suis donc revenu en détail sur le contenu du dernier « Guide Hiver », Il est impressionnant, c’est un cas d’école. Je ne fais pas que râler, je réfléchis et j’ai plusieurs fois proposé à différentes structures, le département, le conseil régional, les com/com, Parc des Ballons, Massif des Vosges, l’idée d’une banque d’images Vosges, une agence photos Vosges. Très bonne idée m’a-t-on dit mais sans suite… Le concept est simple. Tous photographes (pros) auraient la possibilité d’héberger des visuels ciblés Vosges et qui seraient vendus ensuite en ligne à toutes personnes ou structures à la recherche de visuels « authentiques ». Par ce concept, rien de bien nouveau, on aurait l’assurance de promouvoir notre région avec des photos signées locales et pas des visuels Russes ou Américains, comme c’esttrop souvent le cas. La deuxième solution est bien plus simple. Copier/coller… Et en 3 clics, à bas coût vous avez une page de pubs ou de promotions hautes en couleurs. Effet Wouahh ! garanti parait– il. Effet flan, vous voulez dire. Les Vosges sont magnifiques, authentiques, riches d’une culture et d’un terroir que bien des régions nous envient . Je suis triste et en colère quand je vois des photos de n’importe où promouvoir ma région…
Ma démarche n’est pas que de dénoncer, d’accuser. Je sais très bien que rien n’est simple mais je sais aussi que les mêmes personnes qui rédigent ces pages consomment locales et sont attachées à des concepts de vies qui sont les mêmes que moi.
Alors bougez-vous les gens…
Bienvenue dans les Vosges Russes !
De la neige, des sapins, des bonnets… Mais en Russie à SHEREGESH au nord de la Mongolie…
Un doute sur cette photo, les Alpes ? En tous cas pas dans les Vosges …
Quand je pense à tous nos brasseurs …
Et toujours ce complexe vis à vis des Alpes. Et pourtant…
La photo « bateau » d’un équipage de chien de traineau. L’autre fois c’était au canada…
Le savoir faire en question…
Sans commentaire
N’importe quoi …
Et comme souvent l’histoire débute bien.
Exemple: Les glaces Thiriet. Très belle photo de communication réalisée par un photographe. Et à la suite, sa version calendrier.
C’est pour le restant des pages que cela ce gatte. Les autres visuels proviennent de banques d’images et les acteurs sont des Nord américains, de type Caucasiens, puisque c’est aussi ça le critère… Dommage, on aurait aimé des français, des gens de chez nous, cohérents avec les slogans de la communication.
La version n&b
La version n&b d’une des 6 pages du calendrier, qui pour le coup est plutôt sympa. Et juste dessous le visuel sur une autre plate forme… Idem pour les autres pages.
Peut être une piste. La création d’un logo, d’un label. Celle ou celui qui utilise des visuels correspondants aux contenus des pages peut valider son article d’une mention dans ce genre. Le VAOC …
Open Bar et Fake news…
Depuis quelques années certains « communicants » peu scrupuleux font appel à la ressource des banques d’images pour illustrer sans bouger leurs pages et articles, blogs, flyers et autres plates forme internet . Bienvenue dans le monde du copier/coller. Les exemples ne manquent pas. Les vidéos des dernières élections présidentielles regorgeaient de personnages Nord américains. Le type Caucasien ! Il est bien plus simple d utiliser cette méthode à bas coût que d’aller sur le terrain, engager et payer un photographe. En quelques clics, rapidement avec des mots clés choisis, vous avez pour quelques € une banque d’images digne d’une agence de presse.
Exemple type: Le terroir Vosgien se dévoile. Le paysage est bucolique, les couleurs sont chatoyantes mais c’est tout faux. Il s’agit en fait d’une photo de Forêt Noire. La fameuse ligne bleue des Vosges est en fait au fond dans le brouillard…
J’ai pris contact avec les différents acteurs de cette supercherie, il tapent tous en touche et se renvois la balle. Retour de la journaliste qui a pris, elle, le temps de « répondre » « Si je suis bien la personne qui a écrit l’article, je ne m’occupe ni de l’iconographie, ni de la mise en page : l’agence qui réalise le magazine pour ……….. a ses propres services dédiés. En tant que journaliste pigiste, je ne travaille pas dans leurs locaux et je ne découvre l’article finalisé qu’après parution. J’ai informé le rédacteur en chef de votre message » J’ attend sa réponse …!
Sur cette page, seul le personnage en bas à droite est à sa place. La jeune femme blonde admire un village d’ Autriche, les myrtilles sont en fait des bleuets en Turquie, quant au cerf, il vit dans un parc, on distingue les poteaux au fond.
Il est aussi simple de télécharger une photo, que de retrouver son origine. Il suffit de faire un glisser/coller du visuel ou de l’url… et de vérifier la source des visuels.
Margot, apicultrice professionnelle m’a invitée à découvrir son monde. Elle m’a expliquée sa méthode et sa vision de l’apiculture. Je l’ ai rencontrée pour une journée autour de la sélection de reines d’abeilles et leurs intégrations dans ses propres colonies. Ses chemins de vie l’ont amenés à vivre au milieu des abeilles. Son approche est bienveillante et ses ouvrières sont étonnamment calmes, à tel point que la tenue de protection pourrait presque être inutile. Nous nous sommes habillés tout de même par sécurité. Les seules piqùres que j’ai ramené de cette journée me viennent des orties sur le bord du chemin ou était garée ma voiture…
A sa naissance, l’ abeille, futur ouvrière, tire la langue afin de rechercher un premier contact avec ses congénères. C’est par les phéromones que les échanges se font principalement. Si j’osais, je dirais que sur ce point, il y a quelques similitudes avec nous, les humains !
La technique du picking ou greffage, consiste à récupérer une minuscule larve d’abeille et de la déposer au fond d’une cupule.Il faut être précis, et bien sûr au calme, l’opération est minutieuse.
Sur ce cadre, différentes cellules à différents stades d’évolution.C’est une seule et unique reine qui a pondu dans chaque alvéole ces milliers d’abeilles, et ce,parfois pendant plusieurs saisons et années.
Une minuscule larve d’abeille en suspend au bout de ce petit pinceau qui donne un caractère magique à l’opération
Les cupules qui reçoivent les larves
Les cupules sont réintroduites dans la ruche, leurs positions verticales, à 90° des autres cellules indiquent aux ouvrières des emplacements de reine. Un subterfuge qui fonctionne plutôt bien
Nourries à la gelée royale, les cellules contenant les reines vierges sont récupérées, leur destin est scellé. Elles seront reines !
Les cellules contenant des reines sont maintenues à une certaine température jusqu’à éclosion dans des containers adaptés. La rigueur et la précision sont essentiels pour continuer l’histoire.
Ca y est,la reine est arrivée à son stade adulte, elle peut être déposée dans une ruche orpheline, après avoir été marquée, afin d’être facilement identifiable.
La nouvelle jeune futur reine vierge est en pleine forme. Son premier contact humain se fera avec Margot, sans doute essentielpour la suite.Une relation s’installe …
Une goutte de peinture adaptée et sans danger permet de bien retrouver la reine au milieu des milliers d’ ouvrières lors des interventionsà venir. Margot tient l’insecte délicatement entre ses doigts, une pression trop forte pourrait blesser et même tuer la reine à venir.
Insertion dans une petite cage relais qui permettra à la futur reine un premier contact en douceur avec toute la colonie, à l’intérieur de la ruche.
La petite cage d’ insertion est déposée au milieu de sa futur colonie.
Les jeux sont faits, normalement la nouvelle reine sera acceptée par la colonie orpheline. Mais parfois le destin est tout autre et la petite nouvelle est sacrifiée ou ignorée. L’apiculture n’est pas une science exacte et c’est tant mieux !
Une tenue rigoureuse des interventions est nécessaire à l’organisation du rucher, de retour à la miellerie, Margot revoit ses notes et les intègre à un fichier Excel régulièrement mis à jour et consulté.
La reine vierge se doit d’être maintenant fécondée (en vol, une seule fois) par une dizaine de bourdons (un bourdon au centre de la photo, facilement identifiable) Elle se créera ainsi une spermathèque unique de plusieurs milliers de futurs abeilles.
Merci Margot pour cette invitation et collaboration. Comme j’aime à le dire tu sembles avoir trouvé ta place dans cette société parfois perdue. Ne change rien !
Françoise Huguier débute sa carrière en free-lance, en 1976. Après plusieurs années passées à couvrir la mode, le cinéma et la politique pour “Libération”, celle qui se définit volontiers comme une “photographe documentaire” décide de partir en Afrique sur les traces de Michel Leiris. Ce périple lui inspire son premier ouvrage, “Sur les traces de l’Afrique fantôme” (1990), qui lui vaut d’être lauréate de la Villa Médicis hors les murs.
Mali, Timbuktu, 26 February 1989 From the book « Sur les traces de l’Afrique Fantôme ». Boso fisherman on the Niger river. Mali, Tombouctou, 26 février 1989 Issue du livre « Sur les traces de l’Afrique Fantôme ». Pêcheur boso sur le Niger. Françoise Huguier / Agence VU
Elle parcourt ensuite la Sibérie, le détroit de Behring, l’Afrique du Sud et le Cambodge où elle retourne sur les traces de son enfance indochinoise. De 2000 à 2007, elle séjourne deux mois par an dans les appartements communautaires de Saint-Pétersbourg. De cette immersion, elle tire un livre, “Kommunalki”, et un film, “Kommunalka”.
En parallèle, elle se consacre à la photo de mode (Polka #7) et travaille pour des titres comme “Vogue”, “Marie-Claire” et le “New York Times Magazine”. En 2014, une rétrospective, “Pince-moi je rêve”, lui est consacrée à la Maison européenne de la photographie. Ses derniers travaux exposés ont pour cadre la Corée où elle a séjourné en 1982 et où elle retourne en 2014 et 2015 (publié dans Polka #35).
En janvier 2023, Françoise Huguier est élue dans la section photographie de l’Académie des beaux-arts.
Comme parfois, c’est une histoire toute simple, un rendez vous sur un projet de reportage pour l’ office de Tourisme de La Bresse (Merci Claire P). L’idée était de faire des photos de communication touristique en toute simplicité avec Muriel, et sa petite famille. Le lieu, le lac de Blanchemer. S’en suivra 10 ans de collaboration et d’amitié, et des milliers de photos …
Dans le même temps Muriel débute sa carrière d’humoriste, « Mlle Serge », des photos s’ajoutent aux photos, l’amitié reste intactet devient complicité. Il faut que l’on fasse quelque chose, mais quoi, comment ?Laissons le temps…
L’idée et l’envie mûrit doucement et sûrement. Il faut faire des reportages utiles cohérents et dans la vraie vie, se joint au duo, Sara, la bonne copine. La jeune femme, sérieuse à la ville et décomplexée devant l’objectif. Un trio est né et des projets éclosent avec l’ envie de raconter, de rencontrer, de partager et de promouvoir des lieux, des sites, des entreprises. Evidement, toujours dans la bonne humeur…
Le Voltaire des montagnes…
Alors des projets virent le jour et on prit la route. En duo ou en trio avec toujours le plaisir de se retrouver si cela est possible. Une volonté de respect et de simplicité et cette touche d’humour et de charme qui caractérisent les deux jeunes femmes.
Hyper marché Best en Moselle
Et puis les premières vidéos virent le jour, naturellement, Muriel m’aide au scénario et au montage. L’équipe se rôde, les images s’enchainent, on trouve nos marques et on ne lâche rien sinon ça tombe !
Les projets s’affinent et deviennent plus intimistes, on se fait confiance, on avance.La lumière est toujours belle avec Muriel et Sara !
Le Projet « La Haut et Spa » à Ventron. Photo et vidéo en immersion et en temps réel, une étape de plus…
Une version hiver et un épisode 2 fut même commencé !
En même temps, nous travaillons sur la Promotion régulière d’une boutique à Gerardmer, Créol’in. Une vraie valeur ajoutéepour cette entreprise.
Des photos de mode décalées dans des lieux prestigieux.Visuel Créol »in GerardmerLard de vivre avec Illico Perso à La Bresse et une nouvelle gamme de tee shirt
L’aventure Hêtre une planche… Visuels et vidéo pour le SHIRA 2023 à Lyon
Dans l’ombre et en amont les projets sont bien ficelés et même si l’on se garde de l’improvisation, on veille à ne pas glisser…Hêtre une planche.
Evidemment de la gastronomie, Du Pain au Lard à La Bresse pour Ard ‘Time
Maintenant, aujourd’hui, malgré les aléas de la vie, notre histoire est devenue une petite entreprise. On est tous les trois convaincus que nos images sont bienveillantes et cohérentes avec notre société et notre région. Que les messages que nous voulons faire passer sont plein d’espoir et de gaité. Si comme moi, vous aimez mes deux complices, vous saurez bien nous trouver ! A bientôt
Bien sur et toujours de l’humain, des femmes et des hommes dans la vraie vie. Des entreprises, des lieux, des passions. Des images simples, sans artifices. Une petite équipe avec Muriel et Sara. Mes camarades et complices depuis plusieurs années. Chaque fois du plaisir partagé.
A Remiremont, rue de la Joncherie, un magasin de producteurs. Ils sont 10 associés permanents et 40 fournisseurs situés dans les Vosges ou au bord des Vosges… Toutes et tous motivés à vous proposer des produits de qualité aux meilleurs prix. Des Femmes et des Hommes producteurs, éleveurs, maraichers, apiculteurs et j’en oublie passionnés dans leurs missions.
Au début de l’histoire, la nature, le paysan, le producteur et au bout de ce circuit court, (jamais assez court pour certain), le consommateur et notre assiette, à la maison ou au restaurant, à la cantine. On sait toutes et tous que nos vies et notre santé dépendent de notre alimentation, et cette alimentation dépend de la qualité de l’agriculture. Le cercle se doit d’ être vertueux et si toutes les conditions sont réunies, alors, le résultat final est à la hauteur de la mission. Rencontre avec les acteurs de l’histoire et pour commencer, un chef cuisinier , Franck Lapôtre.
10 Portrait de producteurs
La Boite à FromagesLa DamotteLa ferme de ChozelGAEC Chassard et BriceFerme GirmontoiseFerme David MauriceFerme du Viel étangLe Pondoir StéphanoisLe Gaec du VacceuxLe Gaec du VacceuxFerme Vlaemyng
Réflexions autour de notre assiette… # Episode 1
Linda et Franck, pizzeria du château à Saulxures. Le bon plan gastro !
« Si tu veux du quinoa t’as pas le choix« . Le ton est donné et la discussion prend directement le chemin d’une sagesse mise en péril. Un café partagé sur le bord d’une table à la fin du service pour en discuter. Franck pèse ses mots, toujours le sourire aux lèvres. A l’arrière, des bruits de cuisine. La vraie vie d’un restaurant à 14 h.
« Je me souviens des premières tomates d’Espagne, des premières bananes qui débarquaient vertes à Rungis et terminaient leur voyage dans une mûrisserie. 40, 50 années plus tard, la démarche est entrée dans les mœurs et les habitudes alimentaires. Il y a même pire maintenant, des fruits et légumes qui poussent hors sol sans terre ni soleil. Il y a sûrement une version animale du concept…On n’est pas là pour dénoncer, mais c’est facile à vérifier…
A l’époque et en même temps le tourisme explose avec internet qui nous rapporte l’exotisme et les fruits et légumes exotiques. Ca y est, même nos frigos sont mondialisés, voir connectés. Alors que le facteur n° 1 de la qualité, c’est la saisonnalité, que ce soit par le goût et la texture, on est bien d’accord.
Le monde a rétréci par le biais de l’aéronautique, on ne parlait pas alors de ce « bilan carbone ». Le maître mot était alors « créativité » Sans limite, y compris géographiques. Il suffit de lever les yeux. Les avions laissent des traces dans le ciel et nous y sommes parfois assis confortablement. Tous coupables…
La tendance était aux haricots verts croquants, aux pois mange-tout, les restaurants ont voulu faire des haricots verts et pois frais toute l’année, une production s’est développée au Kenya, on retrouve toujours ces produits 365 jours par an sur les étals des supermarchés. Cette mode fut suivie par d’autres cuisines nouvelles, comme par exemple la cuisine fusion qui s’est développée au rythme des retours de vacances exotiques. Il convenait d’être créatif à tout prix pour figurer dans le Gault & Millau. Aujourd’hui les chefs sont revenus à des pratiques plus vertueuses, insufflant ainsi la nouvelle tendance du cycle court. En somme, une nouvelle cuisine, comme avant !
D’autres nouvelles modes de cuisines virent le jour. Les viande exotiques de kangourou ou d’autruche pour ne citer qu’elles donnèrent de l’imagination aux cuisiniers voyageurs. Les viandes exotiques furent un épiphénomène, n’ayant heureusement pas rencontré le succès escompté … ou quand la méfiance chauvine vol au secours du bon sens paysan.
La nouvelle cuisine fut un phénomène de mode initié par les Bocuses,Guérard, à la fin des années 70, suivie par les Gagnaires, Robuchon, Loiseau et d’autres dans les années 80. Le postulat de départ était louable, il convenait de se montrer créatif, en allégeant et dépoussiérant les recettes du répertoire culinaire d’Auguste Escoffier. Un exemple parmi d’autres à remettre dans le contexte, Il y a 40 ans …
Cette nouvelle cuisine créative était née, ou la frontière entre le sublime et le ridicule était tellement mince que plus personne ne savait où elle se trouvait. Dans les années 2000, une démarche vertueuse n’était pas forcément récompensée, pas contre qu’aujourd’hui c’est l’Argument n°1
Une cuisine « fusion » peut nous faire voyager sans bouger, car une cuisine exotique peut être faite avec un produit local, c’est juste du savoir-faire et des épices finalement.
Pourquoi juste cuisiner quand on peut cuisiner juste. La qualité, c’est la saisonnalité, que ce soit par le goût, la texture, mais également le prix. A mijoter et réfléchir «
Les modes alimentaires comme le végétarisme sont-elles l’avenir, la solution ou juste une mode, de plus? Et que dire des insectes ? Les paysans déboutés et dégoutés, ruinés du traditionnel élèveront peut-être des grillons ? Méfions-nous des effets de mode.
Véronique Bastien, maraichère à Monthureux. Les Jardins du Pervis
Les groupements de producteurs éclosent un peu partout et sur des formats différents. Tantôt groupés ou en direct sur leurs exploitations avec de petits magasins. Les clients, qu’ils soient particuliers ou professionnels ont pris l’habitude des grosses plateformes, seront-ils capable de butiner sur des petits étalages dispersés sur un territoire? Ou, faut-il que les producteurs se regroupent et proposent des gros formats adaptés? Les grandes surfaces et les hypermarchés risquent encore d’être bien présentes et jouent déjà la carte du bio et du circuit court. La phrase à la mode.
Mon ami cuisinier, lui, aimerait pouvoir se fournir en direct sur des produits de qualité et de saison sans faire des kms. Ses clients aimeraient consommer de bons produits bien travaillés sans se ruiner. Les particuliers aimeraient manger saint toute l’année aux meilleurs prix. Les paysans aimeraient vivrent décemment de leur travail. Les paysages aimeraient ressembler à des campagnes agricoles typiques, bucoliques respectant la biodiversité. Et pas forcement à des suites de champs immenses et intensifs, des terrains de jeux ou des lotissements de résidences secondaires. Et moi, photographe et gourmand je voudrais le beurre, l’argent du beurre et le n° de téléphone de la crémière.
Mais pas loin c’est quoi, quand la capitale de la Slovénie est moins loin que Brest ? Bien sûr que le coût rentre en ligne de compte, que ce soit aussi bien pour les producteurs que pour les clients. C’est même souvent un des principaux argument…
Un potager bucolique du coté de Thiéfosse.
Je change de table et me retourne du coté des producteurs, des paysans, maraichers, fromagers, éleveurs et fournisseurs. Les « pas loin » qui sont les acteurs principaux de notre histoire.
Donc, pas loin de nous, de l’autre coté du col du Bonhomme un groupement de producteurs sous forme de magasin, fait référence. Le Cellier des Montagnes. Il a été créé en 1987 autour de 6 producteurs de la vallée, faisant du magasin l’un des pionniers à explorer ce modèle. Le groupe s’est renouvelé partiellement, mais s’est surtout élargi. Au fur et à mesure des années, la part de producteurs en Agriculture Biologique s’est elle aussi accrue. Assez rapidement, les murs initiaux ont semblé être bien étroits, mais il a fallu attendre 2013 pour que se concrétise enfin la construction du nouveau Cellier. Aujourd’hui, le groupe est composé de 21 fermes, 13 membres et de 8 dépôts-vente. Pour la plupart, le Cellier est le cœur même de toute l’activité de la ferme et dans certains cas a même donné purement et simplement la possibilité à un jeune de démarrer un projet agricole.
Emilie Pierrevelcin , fromagère à La Poutroie, fille de Hubert, un des fondateur du Cellier des Montagnes
« Je me rends compte que j’ai de la chance que mon père ait pris cette direction en 1987 et qu’il m’ait transmis une ferme viable et de son vivant. A l’époque c’était vraiment des précurseurs. L’idée, était de proposer une alternative aux supermarchés, car ensemble on est plus fort, et ils avaient bien raison. Ce magasin ça représente au moins 40% de nos ventes. On a la chance d’être dans une vallée où une bonne partie de la population est déjà convaincue que bien manger c’est avant tout acheter des produits locaux et de saison. Le fait de savoir exactement ce qu’on achète et à qui c’est aussi très important. Il y a toujours au minimum un producteur de service au magasin qui peut répondre à toutes les questions que les gens se posent. C’est important pour moi de faire de la vente directe parce qu’on maîtrise ce qu’on fait du début à la fin. C’est notre produit et il n’y a aucun intermédiaire. On est content de pouvoir présenter notre travail et nos produits au consommateur. Il n’ y a pas de triche, c’est rassurant. Ça demande plus de temps et de compétences de maîtriser toutes les étapes mais le travail est plus varié, enrichissant, et on apprend tout le temps. C’est important aussi de se former régulièrement pour ne pas se laisser dépasser«
« Nous sommes dans une région touristique, c’est donc plus facile aussi d’écouler notre production. On est toujours un peu fier de voir que des gens rencontrés au marché le lundi qui repartent avec le coffre rempli de produits fermiers locaux achetés au magasin de producteurs plutôt qu’avec des cigognes en peluche fabriquées en Chine… Ca commence à se répandre ailleurs et c’est tant mieux. C’est vraiment important parce que cela permet aux agriculteurs de devenir plus indépendants et de ne ne plus dépendre complètement de différents intermédiaires (laiteries, abattoirs, supermarchés) et de fixer des prix justes pour eux et le consommateur »
Des AMAP (association pour le maintien de l’agriculture paysanne) fleurissent un peu partout ou comme la Camionnette des Fermiers qui propose de regrouper et de distribuer des produits le plus possible vertueux.
Et si en fait tout était là, juste sous notre nez depuis le début ? Tellement logique et naturel en fait. Mais on s’est fait aveugler par tant de miroirs aux alouettes qu’on en a oublié l’essentiel… Le retour aux sources s’impose !
Travail de la vigne en biodynamie Alsace Domaine François Schmitt.
Manger, c’est déjà et surtout du plaisir. Une belle assiette de bons produits préparés par de bons cuisiniers ou « chez soi » avec des créations faites « maison », nous garantissent une alimentation saine. A l’inverse d’une alimentation industrielle consommée sans plaisir ne peut que nous rendre malheureux et mal nourrit. Notre mission, si nous l’acceptons.
La mission !
5 fruits et légumes par jours que martèlent les biens pensants de l’alimentation. Et comme tout est bon pour un slogan de communication, tant pis si il faut les récolter tout autour de la terre pour en arriver là ! Bienvenue dans la mondialisation et le grand n’importe quoi alimentaire. C’est là que le terme « Fruits et légumes de saison » prend tout son sens… et que dire de la viande !
Le pire est à venir, soyons vigilants…
Cela parait tellement énorme que l’on pourrait croire à une fake news et pourtant c’est bien la réalité… Le plus gros élevage de porc au monde ! On se souvient des fermes de 1000 vaches…
Dans les Vosges, et comme encore dans beaucoup de fermes en France, heureusement il y a encore des élevages « raisonnables ». 50 cochons élevés sur de la paille comme ici à la ferme Girmontaise. Girmont Val d’Ajol
Les Icônes !
Le lard et le Munster pour le massif des Vosges, chaque terroir à ses propres icônes gastronomiques. Toutes ces régions rassemblées sur une carte, cela nous fait un grand pays de gourmandes et de gourmands qu’il faut absolument préserver. Bon appétit !
Une vache vosgienneElevage de cochon au grand airUn peu d’humour. « T’aimes mieux ton père ou ta mère ?« Le Munster. Fromage AOP
Au prochain épisode, on vous parlera un peu plus de fromages, de fromagères de boucherie, de boulangerie … A bientôt
Merci à Emilie, Charlotte, Linda, Franck… Et les autres
Implantée à Saulxures sur Moselotte, l’entreprise DECOBOIS propose une gamme de chalets de style » Alpage » Elle s’est imposée dans les Vosges sur un type de construction haut de gamme, obligeant à des prestations de qualité tant au niveau des matériaux utilisés que des réalisations. Mais et surtout, construire une maison, c’est avant tout une aventure humaine.
Par tous les temps…
Ma démarche de photographe d’entreprise est avant tout de mettre en lumière le travail des femmes et des hommes sur le terrain, dans leurs missions de tous les jours et par tous les temps. Construire une maison étant surtout une aventure humaine, c’est le savoir faire et la passion de chacun qui accompagnent le process de réalisation, car l’ histoire de la construction d’une maison est parfois longue et semée d’embuches, la passion l’emporte parfois sur la raison. En tant que photographe je m’en tiens à ma mission, tel qu’elle m’a été définie par l’entreprise DECOBOIS, à savoir raconter l’histoire des charpentiers sur l’aventure de cette maison où j’ai rencontré et côtoyé des hommes courageux et fiers de leur métier, un métier difficile et exigeant. Les remarques à la marge, s’il y en a, n’engagent que ceux qui les font. Au final, une maison chalet qui traversera le temps, des emplois de qualité et qualifiés qui font la fierté et l’honneur d’une région tout entière. L’ utilisation de matériaux bois valorisés, ce qui n’est pas rien. En ce qui me concerne, un reportage photos qui saura, je l’espère, mettre en lumière le travail de ces charpentiers.
Taille et montage d’une pièce maitresse. Une croix de St André de 2 tonnes.Vision aérienne du projet qui nécessite 2 gruesProfession charpentierRéunion de chantier
Pour moi, il est comme un grand frère, mais, il faut dire maintenant, il était. Mais un photographe ne disparaît jamais vraiment, ses photos vont traverser le temps, Joël laisse tellement de livres et de photographies derrière lui. Il est et sera le grand témoin de notre région.
Un beau texte de Vianney Huguenot
Cultivateur d’images
Souvent dépeint comme le photographe des vieux métiers et des paysans de la montagne vosgienne, Joël Couchouron s’en est allé le 17 septembre, « sur la pointe des pieds, comme pour ne pas déranger, comme il avait mené sa carrière magnifique », dit son ami, le conteur et humoriste Claude Vanony.
Dans le monde des photographes et capteurs d’images, particulièrement celui des Vosgiens, la nouvelle du départ de Joël Couchouron rappelle le fracas et le coup de tonnerre. Le départ brutal de leur pair, et un peu père, laisse un vide considérable que le temps et la beauté sincère de ses photographies tenteront de combler. En témoigne cette saisissante effusion de mots tendres, d’amis, relations et anonymes, sur la page Facebook de l’artiste. De l’artisan, plus précisément, car Joël Couchouron préférait qu’on le présente ainsi, comme un signe d’appartenance loyale à la corporation des travailleurs traditionnels et manuels. Son confrère, ami et voisin de Sapois, le photographe animalier Vincent Munier, le nommait parfois « le Curtis vosgien ». Joël Couchouron, effectivement, avec les montagnards vosgiens, posait un regard d’ethnologue, de la même manière qu’Edward Sheriff Curtis, photographe et ethnologue américain, l’avait fait avec les Amérindiens. La connexion Couchouron-Curtis établit un parallèle intéressant entre les indiens d’Amérique et les paysans des Vosges et soulève le questionnement de la disparition programmée (certes dans des conditions et contextes différents) de ces originaires et façonneurs de cultures. La relation de Joël Couchouron avec ses « sujets » (avec de gros guillemets autour de sujets) ne tenait pas seulement, ni prioritairement, de l’ethnologie, il existait simplement entre l’un et les autres une complicité, une amitié et un respect. Autre de ces amis photographes vosgiens, Michel Laurent souligne « la technique Couchouron, l’affût sans se cacher » : « Joël me racontait sa façon si particulière d’aborder ses portraits de paysans… si courtoise et bienveillante, avant que ce mot à la mode n’existe. Je le cite : « Je faisais toujours ainsi lorsque je voulais faire des photos d’un paysan. Je passais en vélo et je prenais du temps pour discuter, une première fois et sans mon appareil photo, et puis je revenais avec l’appareil, mais sans m’en servir. Et puis seulement si la personne était d’accord, je revenais une troisième fois pour réaliser mon reportage ». De tous ses reportages sont nés des amis, des copains, des complices ». Également « sous le choc », le réalisateur de films et documentaires Jacques Cuny insiste sur « l’émotion au contact de ses images et de ses textes » et l’humanité du personnage. Quant à Claude Vanony, il se souvient de ses débuts, « autodidacte, quand il parcourait la montagne vosgienne avec la simplicité qui le caractérisait, allant presque timidement chez les anciens des hauts. Il était la gentillesse même ». On aurait tort d’abréger les sentiments de Joël Couchouron en une seule nostalgie, il se montrait davantage observateur soucieux du temps qui passe (trop vite). Rien de ringard dans le regard ou l’action : il pratiquait, non sans s’émouvoir du souvenir de son vieil Instamatic, les nouvelles techniques de photographie et technologies de la communication fugitive et de la commercialisation virtuelle. Mais le temps long et la patience, malgré les bouleversements du monde, demeurèrent complices de Joël Couchouron. Une connivence silencieuse, rappelée par l’auteur et photographe alsacien Michel Friz, qui ne connaissait Joël Couchouron qu’à travers ses photos : « Un jour, j’ai découvert une de ses photos dans une ferme-auberge. Il s’agissait d’un portrait de paysan, accroché au mur de la salle à manger. Ce visage moustachu, buriné, couvert d’un feutre déformé, m’invitait du regard à m’asseoir en face de lui et à entamer la conversation ! Je crois que ce cliché symbolise assez bien la vision du monde qu’avait Joël Couchouron. On la retrouve tout au long de son œuvre. Il savait à chaque instant mettre en lumière les hommes et leur terroir en créant un lien profond, sincère et bienveillant. Un témoignage précieux qui, à défaut, d’arrêter la course du temps, avait la vertu de le ralentir ». Et souvent de le fixer en noir et blanc et le graver en lettres d’or. Vianney Huguenot
HORS TEXTE
Paysages et pays sages
Né à Sapois en 1951, Joël Couchouron reste sa vie durant dans ce village vosgien au cœur d’un triangle porteur de l’identité montagnarde des Vosges, Gérardmer-Remiremont-La Bresse. Il y était heureux, ça se lisait sur son visage quand on le rencontrait mais il y était resté en partie par contrainte : « Quand je suis revenu de l’armée, mon père n’était plus là, il a fallu que je m’occupe de la famille, j’étais le seul qui ramenait une paie à la maison. S’installer à Sapois, c’était quasi obligatoire. Mais je ne regrette rien, c’est ce qui pouvait m’arriver de mieux ». Il poursuit ainsi une enfance et une jeunesse largement consacrées au travail : « On avait des parents qui nous faisaient travailler, surtout mon père qui n’aimait pas nous voir ne rien faire. Mais en même temps, on était les enfants les plus gâtés. Il nous construisait des voitures à pédales et tous les gamins du village nous regardaient envieux. On était vraiment des enfants gâtés mais au prix de beaucoup de travail ». Le souvenir de son enfance révèle aussi, comme une image qui apparaît dans le bac fixateur, les ravages de la déshumanisation de notre société, même rurale : « Je ne connais pas aujourd’hui la moitié des gens de Sapois alors qu’avant on se connaissait tous ». La photographie, selon Joël Couchouron, représentait aussi le moyen de garder le contact, positivement, avec l’avant, à travers des gens, des gestes, des paysages, « des pays sages », disait-il. V.H.
Belle histoire que celle des vieilles plaques de verre de Clovis Reichert.
Comme souvent, c’est par hasard que les choses et les actes se font. Clovis Reichert était photographe à Saulxures au début du siècle d’avant. Son studio était à l’extérieur et à l’arrière de sa boutique, il photographiait les gens, les familles, les soldats qui partaient au front pendant la première guerre, et ceux qui revenaient. Puis, les années et le siècle sont passés et ces plaques de verre qui étaient les négatifs de l’époque se sont endormies au grenier. Une autre guerre puis un incendie passèrent sur la vieille maison et presque 100 ans plus tard elle fut vendue. Un ami antiquaire eu la mission de débarrasser les lieux et découvrit des caisses en bois couvertes de poussière. Elles contenait 1800 plaques de verre en parfait état, tout le patrimoine photographique de Clovis Reichert. Heureusement que cet antiquaire eu la présence d’esprit de m’appeler sans quoi tout ça partait aux oubliettes et surtout, à la déchèterie. J’ai même eu la chance de vivre quelques années dans cette maison et de retrouver les vestiges de cet ancien temps. Chemin faisant et vu l’ampleur de la découverte, j’en ai fait don au archives départementale qui ce sont chargées de numériser et d’archiver en lieux sûr ce trésor.